Ablation de fibrillation atriale

Le traitement par ablation s’adresse aux patients présentant des symptômes invalidants liés à la fibrillation atriale (FA) et consiste à aller détruire ou isoler des zones de tissu à l’origine de l’arythmie.

Le type d’énergie choisi pour réaliser votre ablation d’arythmie sera déterminé par votre médecin afin d’assurer la meilleure efficacité et sécurité durant votre procédure.

Principe

L’intervention se déroule sous anesthésie générale. La zone ciblée est l’oreillette gauche qui est atteinte via un cathétérisme trans septal sous guidage par échographie après avoir introduit des cathéters dans la veine fémorale. Le contour des veines pulmonaires est ensuite traité, parfois avec l’aide d’un système de cartographie. L’avantage des énergies thermiques (RF principalement) réside dans le recul important que l’on a, ainsi que sur l’adaptabilité durant l’intervention, qui permet de traiter n’importe quel type d’arythmie.

La durée de l’intervention est de 1h30 environ. Une nuit à l’hôpital est requise après l’ablation.

Le taux de succès varie selon la présence d’une cardiopathie associée et selon le type de FA : une FA paroxystique (intermittente) est efficacement traitée dans 70% des cas. A l’inverse, une FA persistante, ancienne, n’est efficacement traitée que dans 54 à 60 % des cas.

Risques

Les principaux risques liés à l’intervention sont l’hématome inguinal (2 à 3%), l’AVC (< 0,5%) et l’épanchement péricardique (< 0,5%).

Il existe d’autres complications heureusement rarissimes : la fistule atrio œsophagienne, qui est gravissime et concerne quelques cas par an en France sur plusieurs milliers d’interventions effectuées. La sténose de veine pulmonaire, qui est une complication rarement observée, aujourd’hui majoritairement évitée par des techniques de tirs à distance de l'abouchement des veines pulmonaires dans l’oreillette gauche.

Suites du traitement

L’efficacité du traitement est jugée après 2 mois, période nécessaire pour une cicatrisation du tissu électrique cardiaque. En cas de besoin, un deuxième geste peut être nécessaire afin de compléter le traitement. Dans les meilleures situations, le traitement anti arythmique peut être interrompu. La poursuite du traitement anticoagulant peut être nécessaire et ne dépendra pas uniquement du maintien en rythme normal après l’ablation.

Depuis 2023, une autre énergie est désormais disponible pour traiter la fibrillation atriale : l'ablation par électroporation. Cette technique utilise un champ électrique pulsé et non plus une énergie thermique.

Principe

Comme pour la radiofréquence, l’ablation par électroporation est réalisée dans l’oreillette gauche en utilisant un système de sonde manipulable délivrant l’énergie via un cathétérisme veineux fémoral.

Cette nouvelle énergie permet de s'attacher uniquement aux traitements des tissus cardiaques dysfonctionnels sans affecter les organes environnants. L’électroporation semble en effet disposer d’une sélectivité tissulaire importante. Bien que le recul soit plus restreint, les complications décrites avec cette énergie excluent pour l’instant la fistule atrio oesophagienne et les sténoses de veines pulmonaires. Pour autant, des complications rares et spécifiques semblent aussi exister (AVC rare, spasme coronaire rare, hémolyse rare). L’efficacité semble similaire à celle des énergies thermiques (RF ou cryo). La procédure voit sa durée réduite (environ 1h).

Depuis avril 2024, l'ablation par électroporation bénéficie d’une avancée supplémentaire : l’intégration de la cartographie 3D. La cartographie apporte plusieurs avantages : réduction additionnelle du temps d’intervention, du temps d'exposition aux rayons X ainsi que la possibilité d’un traitement élargit aux autres arythmies atriales que la fibrillation atriale.