Journée mondiale de l'obésité

Le Centre Intégré de l’Obésité s’appuie sur une équipe hospitalo-universitaire pluridisciplinaire (endocrinologues, nutritionnistes, pédiatres, chirurgiens, diététiciennes, psychologues, psychiatres et éducateurs sportifs) pour proposer une prise en charge adaptée de l'obésité et de ses complications.

17 % des Français touchés par l'obésité

L’obésité est en croissance constante depuis les années 90 en France. Même si le pays est relativement préservé par rapport à d’autres pays au niveau mondial, la situation reste préoccupante.

Le marqueur principal du surpoids et de l'obésité est l'indice de masse corporelle (IMC). Il se calcule par le poids en kg / 2 fois par la taille en mètre. A partir de 25 kg/m², on parle de surpoids. A partir de 30kg/m², on parle d'obésité. En France, 17 % de la population est en situation d’obésité soit près de 8,5 millions de personnes, dont 2 % en situation d’obésité massive (IMC ≥ 40 kg/m²).
Avec un indice corporel moyen 25,5kg/m², on estime que 47 % des Français auraient un problème de corpulence donc quasiment une personne sur deux.

L’obésité n’est pas une fatalité

La prise en charge de l’obésité est longue, doit idéalement débuter précocement puis être adaptée aux différentes étapes de la vie mais est efficace dans plus de 7 cas sur 10. Chez l’enfant, elle vise à accompagner la famille entière dans une posture éducative.

Une vie quotidienne impactée peu importe l'âge

L’alimentation et la sédentarité (déséquilibre entre les besoins et les apports énergétiques) sont les principales causes de l’obésité. Plusieurs facteurs peuvent conduire à ce déséquilibre  (psychologique, environnementales, mode de vie…).

L'obésité entraîne des facteurs de risque vers d'autres pathologies chroniques (diabète, hypertension artérielle, maladies cardio-vasculaires et respiratoires, etc.). Elle a également des conséquences psychologiques et sociales majeures (dépression, isolement, etc.).

Les conséquences psycho-sociales apparaissent très tôt et sont quasi-constantes chez l’enfant et l’adolescent. Elles peuvent impacter leur avenir scolaire et professionnel. Ces enfants souffrent et bien souvent compensent leur mal être par l’alimentation et les comportements sédentaires (écrans), l’isolement, entrainant un véritable cercle vicieux.

Dépistage : repérer, en parler et déculpabiliser

Sans tracer la courbe de poids dès le plus jeune âge, le repérage précoce est impossible. Le surpoids de l’enfant ne se voit pas. Lorsqu’un enfant parait en excès de poids entre 2 et 6 ans, c’est que son IMC se situe déjà en zone d’obésité. C’est le « retard du regard ». Un IMC à 20 chez un adulte c’est normal, le même IMC à 20 chez une fillette de 6 ans c’est déjà une obésité sévère équivalent à un IMC > 40 chez l’adulte.

Traitement et prise en charge de l'obésité

Les obésités de niveau et 1 et 2 sont orientées vers une prise en charge en médecine de ville, vers des médecins généralistes ou spécialistes.

L'obésité sévère et complexe de grade 3 (c’est-à-dire avec un IMC > 40 kg/m2 ou un IMC>35 kg/m2) et les pathologies associées à l’obésité nécessitent une prise en charge médicale voire chirurgicale.

L’ensemble des équipes HCL expertes en matière de prise en charge de l’obésité sont regroupées au sein du Centre Intégré de l'Obésité (CIO), l'un des 5 centres français de référence pour l'obésité. L’une de ses missions est d’assurer le maillage territorial de professionnels pour la prise en charge de l’obésité : médecins généralistes et spécialistes, diététiciens et psychologues.

L’obésité des enfants : un des plus grands défis pour la santé publique au 21^e siècle selon l'OMS

Actuellement, en France, 1 enfant sur 5 est en surpoids (17,8 % des enfants sont en surpoids dont 3,5 % en situation d’obésité).

« Si le diabète de type 2, est exceptionnel avant l’âge de 8 ans, le syndrome métabolique pourrait bien concerner 30 % des enfants et adolescents obèses. D’autres complications médicales s’observent dès l’enfance au niveau de tous les grands systèmes d’organes». s’alarme le Pr Marc Nicolino pédiatre endocrinologue à l’hôpital Femme Mère Enfant. Un jeune garçon de 6 ans en situation d’obésité affronte son quotidien avec l’équivalent d’un pack d’eau de 6L à porter. Les atteintes respiratoires, dermatologiques et orthopédiques peuvent devenir de réels freins à la pratique d’une activité physique entrainant là encore, un cercle vicieux.

L’inégalité face à l’excès de poids

Dans la grande majorité des cas, l’obésité survient chez un enfant qui présente une prédisposition génétique associée à un environnement favorisant. Les facteurs psychologiques sont aussi très importants. Un facteur perturbant la vie de l’enfant, relativement traumatique, est fréquemment retrouvé au moment de la prise de poids excessive précoce. Le rôle de l’environnement est bien sur également très influent. L’industrie agro-alimentaire omniprésente, le contexte socio-économique, la sédentarité, l’exposition excessive aux écrans, le manque d’activité physique, la carence en sommeil sont des facteurs qui favorisent l’excès de corpulence chez l’enfant.

L’obésité : une affaire de famille

Il s’agit pour chacun des membres de la famille de trouver comment s’investir dans une dynamique collective. Renforcer la communication et les relations intra-familiales et harmoniser les habitudes de vie. L’implication des parents, qui sont des modèles pour leur enfant, est primordiale. Il s’agira d’explorer, avec la famille, la vie quotidienne de l’enfant : rythmes de vie, scolarité, famille, sommeil, temps sédentaires, temps actifs, et pas seulement l’alimentation.

Pour un enfant, l’objectif prioritaire n’est pas de perdre du poids mais de grandir sans trop grossir. Il n’est absolument pas question de le mettre au régime, mais plutôt d’assurer un équilibre alimentaire pour toute la famille. Aucun aliment n’est interdit et l’alimentation n’est pas le seul levier d’action.