Réalité virtuelle en cardiologie interventionnelle

Pour la première fois aux HCL, les casques de réalité virtuelle ont fait leur entrée au bloc opératoire dans le cadre d’une procédure de cardiologie interventionnelle. Un patient en a profité pour faire une balade en forêt.

Chaque année 120 à 150 patients sont traités à l’hôpital Louis Pradel à la suite d'un accident vasculaire cérébral (AVC) probablement lié un foramen ovale perméable. Le cardiologue pratique alors sous anesthésie locale une procédure simple qui, parfois même, a lieu en ambulatoire.

Le foramen ovale perméable (FOP) est une communication entre les deux oreillettes du cœur du fœtus. Dans la majorité des cas, ce passage se ferme durant la première année de vie. Mais chez 25 % d’entre nous, ce passage persiste à l’âge adulte. Cette prévalence touche indistinctement les hommes et les femmes.

En cas de caillot dans une veine, ce foramen ovale perméable (FOP) peut laisser passer de façon « paradoxale » ce caillot vers le cerveau, créant un AVC. On estime que la procédure de fermeture du foramen ovale perméable réduit de 80 % le risque de récidive d’AVC dans les cinq ans.

Si l’intervention est légère et relativement courte (15 à 30 minutes) elle n’en reste pas moins stressante. Elle débute par une ponction de la veine fémorale, puis on dirige le guide muni de la gaine qui va permettre de déployer le dispositif de fermeture du foramen. Pendant la durée de l’intervention, une sonde d’échographie endo-œsophagienne (ETO) est placée dans l’œsophage du patient pour guider la procédure.

Pour la première fois, le vendredi 18 septembre 2020, le Pr Gilles Rioufol, chef du service d'hémodynamique et cardiologie interventionnelle, a fait appel à la réalité virtuelle* dans le cadre de cette procédure.

« Mon patient a accepté de mettre le casque durant la durée de l’intervention, relate-t-il. Il avait choisi une balade en forêt. À un moment, je dois pratiquer une ponction un peu compliquée qui peut être désagréable. Non seulement il n’a rien senti mais en plus il n’en a gardé aucun souvenir. »

Mieux encore, le patient âgé de 36 ans « est ressorti du bloc avec la banane ! », affirme le cardiologue. Outre les bénéfices évidents pour le patient, - réduction de l’anxiété, expérience agréable et meilleure récupération -, pour le thérapeute c’est la possibilité d’une intervention réalisée dans des conditions sereines.

*HypnoVr conçoit des logiciels de réalité virtuelle thérapeutique pour la gestion de la douleur et du stress des patients. Le casque de réalité virtuelle est associé à des sons ambiants et des compositions de musicothérapie. Cinq univers visuels différents sont disponibles au catalogue de la société strasbourgeoise.

 

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Dernière mise à jour le : mer 07/07/2021 - 16:48