Médecine légale : des missions terriblement humaines

Avec leur double mission, les activités médico-légales de l'hôpital Edouard Herriot ont une expertise au service de la justice : l'accueil des victimes de violence et la thanatologie.

Regroupées au sein du service de médecine légale de l'hôpital Edouard Herriot, les unités médico-judiciaires (UMJ) accueillent chaque année près de 3 800 victimes de violences, parfois en grande souffrance physique et psychique tandis que l’Institut Médico-Légal (IML) s’attelle à faire parler les corps pour rendre justice aux victimes. 

Les unités médico-judiciaires (UMJ) : écouter, constater et accompagner 

Véritable outil de fonctionnement de la Justice au quotidien, les unités médico-judiciaires (UMJ) sont des unités hospitalières de consultations composées principalement de médecins légistes et de psychologues, qui accueillent les victimes majeures et mineures ayant subi toutes formes de violences (violences conjugales, intra familiales, scolaires, violences sexuelles...) après un dépôt de plainte. Leur rôle : constater des blessures physiques mais aussi psychiques. 

L’ensemble des constations font l’objet d’un certificat adressé aux services enquêteurs et au Parquet. Le document est une pièce importante au cours de la procédure judiciaire. Sa précision peut être déterminante au stade de l’instruction, notamment en matière de causalité et d’imputabilité des lésions.

Le soin et la préservation des preuves doivent être réalisés rapidement. C’est pourquoi l’UMJ est accessible 365 jours par an, 24h/24h. 

Une attention particulière portée à l’accueil et à l’écoute des victimes

Au sein des UMJ de l’hôpital Edouard Herriot, 9 médecins et 2 psychologues prêtent une oreille attentive et accompagnent ces victimes souvent en grande souffrance psychologique et psychique.  

« Parfois, nous sommes les premiers à qui les victimes racontent de qu’elles ont vécu. Certaines personnes sont en grande détresse psychologique, explique le Dr Hervé Fabrizi, responsable de l’UMJ, l’écoute est primordiale ». 

Pour les accueillir, un effort a été fait sur les conditions d’accueil en misant notamment sur des salles d’attente agréables et confortables et des bureaux de consultations chaleureux, afin de faciliter le dialogue.
 
Une salle d’attente pour les mineurs est également prévue pour accueillir les jeunes victimes dans un cadre sécurisant.  
 

L'UMJ accueille les victimes mineures ayant subi des violences

 

Une prise en charge psychologique pour écouter et accompagner

Pour écouter et accompagner, une prise en charge psychologique est également systématiquement proposée et une attention particulière a été portée au suivi :

  • Des groupes de parole sont proposés aux victimes de violences conjugales et leur permettant d’échanger entre elles, avec des professionnels.

  • Le protocole en cas de violences sexuelles a été revu pour éviter de « perdre » les victimes après leur passage aux UMJ. Les psychologues rappellent les victimes dans les 10 jours suivant les faits pour faire un point avec elles. « Nous constatons un vrai bénéfice à ce protocole, explique le Dr Hervé Fabrizi, car souvent une évaluation pertinente du retentissement psychologique n’est pas possible immédiatement après l’agression. Auparavant, il était difficile de prendre en charge psychologiquement ces victimes ».

Découvrez le parcours de soin des victimes des violences expliqué par le Dr Hervé Fabrizi.

Vous ou une personne de votre entourage est victime de violences ? Contactez le 3919
Le 3919 Violence Femmes Info constitue le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement...). Il propose une écoute, il informe et il oriente vers des dispositifs d'accompagnement et de prise en charge. Ce numéro garantit l'anonymat des personnes appelantes mais n'est pas un numéro d'urgence comme le 17 par exemple qui permet pour sa part, en cas de danger immédiat, de téléphoner à la police ou la gendarmerie.

 

Institut médico-légal : entre l’enquête et le diagnostic

Dans un espace de plus de 600 m2 réhabilité en 2019, l’Institut médico-légal (IML) est l’un des instituts médico-légaux les plus récents de France, donc l'un des plus modernes.

 

Les experts HCL à la recherche de la vérité

Le médecin légiste collecte les indices pour « faire parler les morts » et établir un diagnostic. « Notre objectif, c’est de comprendre les causes du décès et de reconstituer les derniers instants avant la mort », explique le Pr Laurent Fanton, responsable de l’IML. 

L’équipe est animée par cet enjeu : que la justice soit rendue aux morts. Pour réussir sa mission, les professionnels de l’IML travaillent en étroite collaboration avec les policiers, les gendarmes et les magistrats. La conception du nouvel institut a d’ailleurs reposé sur une réflexion commune avec les services enquêteurs, le Parquet et le Parquet Général de Lyon.

La médecine légale est donc un outil indispensable d’aide à la Justice, nécessaire à la manifestation de la vérité, à la mise en œuvre de la réponse pénale et à la reconnaissance et à la réparation des victimes. 
 

L’activité de l’institut médico-légal comprend l’examen des victimes, la réalisation des autopsies et l’établissement de leur rapport. Le service réalise également des expertises techniques ou participe aux opérations de reconstitution criminelle dans le cadre de procédures pénales. Au total, plus de 1000 autopsies sont réalisées chaque année par l’IML de Lyon , soit 4 à 5 par jour concernant : 
- des décès d’origine criminelle ou considérés comme suspects, en lien avec une procédure judiciaire ;
- des décès sur la voie publique (accidents), suicides et accidents du travail ;
- des inconnus dont l’identité reste à établir.

Dernière mise à jour le : ven 15/04/2022 - 10:16
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