Mutations de l’"Epithelial Growth Factor Receptor" (EGFR) dans les cancers du poumon

Résumé
Dans certains cancers du poumon (cancer non à petites cellules), le gène EGFR (Epithelial Growth Factor Receptor) est anormal : on parle de mutation.

Description

Il est conseillé de lire la fiche "Thérapies ciblées des cancers du poumon" avant de lire celle-ci.

L’EGFR est un gène normal de la cellule (Epithelial Growth Factor Receptor). Son rôle est de fabriquer un récepteur situé à la surface de la cellule. Lorsqu’il est activé, ce récepteur donne à la cellule l’ordre de se multiplier.

Dans certains cancers du poumon (cancer non à petites cellules), le gène EGFR est anormal : on parle de mutation. Cette anomalie est responsable d’une activation permanent du récepteur ; en d’autres termes la cellule reçoit alors l’ordre de se multiplier en permanence et à l’infini, ce qui en fait une cellule cancéreuse.

Rappelons à nouveau que cette mutation n’est présente que dans les cellules du cancer des personnes malades. Elle n’est pas transmissible aux enfants de cette personne. Ce n’est pas une maladie génétique.

Environ 12% des cancers du poumon non à petites cellules sont porteurs de cette mutation, mais cette proportion est de un cas sur deux (52%) chez les personnes avec un cancer du poumon et qui n’ont jamais fumé de leur vie. Le diagnostic de cette anomalie se fait lors du diagnostic initial de cancer soit par analyse de la biopsie de la tumeur soit éventuellement sur biopsie liquide (prise de sang). 

De nombreux médicaments ont été développés pour cibler ce récepteur défectueux et détruire spécifiquement les cellules cancéreuses. Ce sont des médicaments oraux (comprimés ou gélules), qui se prennent tous les jours à distance des repas. Ils sont particulièrement efficaces. Ces traitements sont prescrits dans les cancers avec métastases, dès le début de la maladie. En cas de progression de la maladie malgré le traitement, il existe d’autres médicaments du même type, qui peuvent être indiqués en fonction des situations. Bien souvent, lorsque la maladie reprend malgré le traitement, il est nécessaire de pratiquer une nouvelle biopsie. Toutefois, il est désormais possible de réaliser une biopsie liquide, par simple prise de sang, qui est suffisante dans un certain nombre de cas.

Dernière mise à jour le : ven 06/08/2021 - 16:06
En savoir plus

- Locatelli-Sanchez M, Couraud S, Arpin D, Riou R, Bringuier PP, Souquet PJ. Routine EGFR molecular analysis in non-small-cell lung cancer patients is feasible: exons 18-21 sequencing results of 753 patients and subsequent clinical outcomes. Lung. 2013 Oct;191(5):491-9. PMID: 23749122 (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23749122)

- Couraud S, Souquet PJ, Paris C, Dô P, Doubre H, Pichon E, Dixmier A, Monnet I, Etienne-Mastroianni B, Vincent M, Trédaniel J, Perrichon M, Foucher P, Coudert B, Moro-Sibilot D, Dansin E, Labonne S, Missy P, Morin F, Blanché H, Zalcman G; French Cooperative Intergroup IFCT. BioCAST/IFCT-1002: epidemiological and molecular features of lung cancer in never-smokers. Eur Respir J. 2015 May;45(5):1403-14. PMID: 25657019 (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25657019)