Comprendre le risque de thrombose

13/10/2023 Journée mondiale de la thrombose
La maladie thromboembolique veineuse (phlébite, embolie pulmonaire) reste la 3ème cause de décès dans les pays développés. Comment éviter ces accidents thrombotiques ? Le point avec le Pr Yesim Dargaud, hématologue aux HCL.

La maladie thromboembolique veineuse se caractérise par la formation d’un caillot de sang dans un vaisseau. On parle de phlébite quand c’est la veine qui est touchée, et d’embolie quand il s’agit du poumon. Peu de personnes connaissent les situations à risque et les moyens de prévention. Comment éviter ces accidents thrombotiques ? Le point avec le Pr Yesim Dargaud, hématologue aux au service d'hématologie biologique et d'hémostase clinique.

Dr Yesim DARGAUD, hématologue aux HCLQuelles sont les situations à risque ?

La maladie est multifactorielle, ce qui rend le risque parfois compliqué à évaluer. Ainsi, une femme enceinte de plus de 35 ans, alitée et en surpoids voit ses risques augmenter. On sait que 60% des accidents thrombotiques sont liés à une hospitalisation. Une chirurgie orthopédique majeure (la pose d’une prothèse de hanche ou de genou) est un facteur de risques, comme une immobilisation, le port d’une attelle ou d’un plâtre, une chirurgie de cancer ou une chimiothérapie. Dans tous ces cas, le risque est connu.
D’autres situations sont moins évidentes et le risque est plus important si le terrain est favorable, s’il existe des cas de thromboses dans la famille, par exemple.

Quel est le traitement préventif ?

Il consiste en des injections d’héparine ou dans certains cas la prescription d’anticoagulants par voie orale. Des bas de contention (sur prescription médicale) et la levée précoce sont utiles. Et puis, il faut bouger, marcher, perdre du poids si nécessaire…

Peut-on dire que la thrombose est une maladie génétique ?

Parfois on peut avoir un terrain prédisposant. Une dizaine d’anomalies ont déjà été identifiées dont la plupart d’origine génétique. Certaines provoquent une augmentation du taux de facteur de coagulation. D’autres déclenchent une résistance au mécanisme de l’anticoagulation. Si vous avez des antécédents familiaux, dites-le à votre médecin. Demandez-lui d’évaluer votre risque. Un médecin peut penser à une anomalie génétique devant un patient faisant une phlébite, sans facteur déclenchant.

Le risque de thrombose augmente-t-il avec l’âge ?

En effet. Par an, une thrombose veineuse survient chez une personne sur 1000. Après 70 ans, il faut multiplier le chiffre par 7. En cause : le vieillissement des vaisseaux, l’insuffisance veineuse, mais aussi le taux de facteurs de coagulation qui augmente avec l’âge, la mobilité qui diminue et la survenue d’autres maladies comme le cancer.

Hommes et femmes sont-ils égaux devant le risque ?

Les femmes sont plus à risque, à cause des hormones, celles des traitements contraceptifs, des FIV, de la ménopause et la grossesse. Cela augmente le risque par 4 ou 5.

A l’occasion de la Journée mondiale de la thrombose, le réseau GEMMAT (Groupe d’étude multidisciplinaire en maladie thrombotique) a diffusé, des affiches à destination des patients, afin de les informer du risque et de la prévention possible.

Dernière mise à jour le : lun 22/04/2024 - 21:22
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