Endométriose : les HCL ouvrent trois hôpitaux de jour

Infertilité féminine, douleurs pelviennes chroniques, troubles urinaires, digestifs et psychoaffectifs, extension des lésions aux organes voisins de l’endomètre… Les symptômes et impacts de l’endométriose peuvent considérablement affecter la qualité de vie des femmes touchées par la pathologie, soit environ 10 % de la population féminine. Pour ces femmes, l’accès à une prise en charge efficace commence d’abord par un long parcours d’errance, puisqu’il peut se passer entre sept et dix ans entre l’apparition des premiers symptômes et le diagnostic. Un délai important aux conséquences parfois lourdes : lorsque les patientes restent trop longtemps avec des douleurs répétées et non traitées, elles peuvent présenter un risque élevé de développer une hypersensibilité, donc des douleurs chroniques difficiles à soigner.

C’est pour réduire ce temps d’errance diagnostique et proposer aux patientes un lieu unique de consultation que les Hospices Civils de Lyon ouvrent trois hôpitaux de jour consacrés à l’endométriose. C’est aussi, ajoute le Dr Charles-André PHILIP, praticien hospitalier du service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital Femme Mère Enfant, pour « permettre un accès au soin complet aux patientes éloignées, qui peuvent parfois être confrontées à des problématiques de déserts médicaux ». Autonomes dans leur fonctionnement, les unités, situées à l’hôpital Femme Mère Enfant, à l’hôpital de la Croix-Rousse et à l’hôpital Lyon Sud, reposent sur deux volets : l’homogénéisation des pratiques cliniques au sein des HCL et l’avancement de la recherche.

Une expertise et un parcours adapté en un temps record

L’objectif, complète le Dr Sophie WAREMBOURG, praticien hospitalier au sein du service de gynécologie obstétrique de l’hôpital de la Croix-Rousse, est « de placer les patientes au centre de l’organisation de soins et de les inscrire dans un parcours adapté à leur pathologie, avec une dimension diagnostique, une prise en compte du projet de fertilité éventuel, une dimension préopératoire si nécessaire ainsi qu’une prise en charge globale avec soins de support ». Les patientes, préalablement adressées par un prescripteur, pourront, au sein d’une seule unité de lieu et de temps, bénéficier d’une évaluation exhaustive de leur pathologie, d’un avis rapide des cliniciens et d’une synthèse à la fin de la journée.

« La collaboration entre les professionnels médicaux permet ainsi aux patientes d'accéder en un temps record aux expertises diagnostiques et thérapeutiques des Hospices Civils de Lyon », souligne le Professeur Pierre-Adrien BOLZE, chef de service adjoint du service de chirurgie gynécologique et oncologique – obstétrique de l’hôpital Lyon Sud.

Prendre en charge l'endométriose dans toutes ses dimensions

Les trois structures devraient accueillir une dizaine de patientes par semaine dans un premier temps, puis davantage au cours de l’année, et seront animées par une équipe pluridisciplinaire, capable d’appréhender l’endométriose dans toutes ses dimensions.
Les patientes auront la possibilité d’accéder à une large palette de services médicaux et paramédicaux : des consultations avec des gynécologues, des échographistes, des radiologues, des médecins spécialistes en fertilité, des chirurgiens digestifs, des chirurgiens urologues, des kinésithérapeutes, des diététiciens, des psychologues et un suivi par les infirmières de coordination.

Pour rappel, si les lésions causées par l’endométriose peuvent être retirées chirurgicalement, l’intervention chirurgicale est préconisée en dernier recours, selon l’étendue et la complexité des lésions.
Dans près de neuf cas sur dix, le traitement repose ainsi sur une prise en charge gynécologique médicale.