Accompagner les femmes dans la performance sportive de haut niveau

Accrédité centre FIFA depuis 2012, le service de chirurgie orthopédique et médecine du sport de l'hôpital de la Croix-Rousse est reconnu pour son expertise médicale, pédagogique et scientifique. Le service accompagne les femmes sportives de haut niveau pour lesquelles les caractéristiques physiologiques sont spécifiques.

En France, le sport le plus pratiqué en fonction du nombre de licenciés est le football, devant le tennis et l’équitation. C’est aussi le sport qui compte le plus de pratiquants dans le monde, encadré par une fédération internationale.

Aux HCL, le service de chirurgie orthopédique et médecine du sport du sport de l’hôpital de la Croix-Rousse (conjointement avec le centre orthopédique Santy de l’hôpital Jean Mermoz) compte parmi les trois centres médicaux d’excellence en France accrédités par la Fédération internationale de football. Cette accréditation a été accordée en 2012 au service pour son expertise médicale, pédagogique et scientifique dans le domaine du football.

Une performance inégale entre les deux sexes

« Tout a commencé avec l’équipe féminine de handball norvégienne », relate la Pr Elvire Servien, cheffe adjointe du service, « quand on s’est rendu compte que toutes les joueuses avaient rompu leurs ligaments croisés du genou. »

Les Norvégiens ont alors mis en place un échauffement de vingt minutes avant l’entraînement et chaque match.
« Ce “warm up”, qui est désormais préconisé par la Fifa dans les clubs de football du monde entier, a démontré son efficacité, soit une réduction jusqu’à 50 % du risque de lésions. Un bienfait pour les femmes chez lesquelles le risque de rupture des ligaments croisés est quatre à cinq fois plus élevé que chez les hommes, en raison de causes hormonales, anatomiques et musculaires. »

On sait également que la première cause d’arrêt de jeu dans un match de football masculin est la lésion musculaire des ischio-jambiers. Chez les femmes, ces claquages n’existent quasiment pas, sans pour autant que l’on sache expliquer pourquoi. La médecine du sport a également permis de constater que le recrutement musculaire n’est pas identique chez les femmes et les hommes. Cela signifie que le muscle sollicité en fonction de tel mouvement ne sera pas le même selon le sexe.

« C’est pourquoi la performance sportive chez l’être humain n’est pas identique entre les sexes. »

Une recherche dynamique

Mais il n’y a pas que le football et, depuis quelques années, de plus en plus de femmes s’ouvrent à des sports autrefois réservés aux hommes : rugby, haltérophilie, sports de combat, etc. Cette évolution n’a pas été sans conséquences. Leur pratique ayant un impact sur la croissance, le squelette et les articulations, les traumatismes chez les sportives ont augmenté.
En médecine du sport, la recherche est très dynamique. Physiopathologie, épidémiologie de la performance, prévention, les voies d’investigation permettent d’approfondir les connaissances.
Au final, cette spécialité permet de mieux comprendre comment le sexe biologique et le genre social influencent notre santé.
Ainsi, l’équipe de l’hôpital de la Croix-Rousse a été la première à montrer les différences entre les fibres musculaires du muscle semi-tendineux chez l’homme et chez la femme(1) . Des études complémentaires devront déterminer dans quelle mesure ces différences entre les sexes influent sur les performances sportives.

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Pr Elvire Servien avec une radiologie à la main
Pr Elvire Servien

 


1 Fournier G, Bernard C, Cievet-Bonfils M, et al., Sex differences in semitendinosus muscle fiber-type composition. Scand J Med Sci Sports. 2022;32:720–727.

 

Dernière mise à jour le : jeu 01/02/2024 - 15:47