Greffes, dons d'organes et de tissus
4 fois plus de chances d’avoir besoin d’une greffe que d’être donneur
22 585 patients sont en attente de greffe d’organe en France au 1er janvier 2025. Chaque jour, 2 à 3 personnes décèdent par manque de greffons.
Il ne peut y avoir de transplantations et de greffes sans don. Une greffe sert à suppléer un organe ou un tissu défaillant et permettre de guérir ou d’améliorer la qualité de vie d’une personne malade.
Le don est un acte de solidarité.
« Tous donneurs, tous receveurs »
Que dit la loi sur le don d'organes et de tissus ?
En France, le don d'organes et de tissus est encadré par les lois de bioéthique, qui reposent sur trois principes fondamentaux : le consentement présumé, la gratuité du don et l’anonymat entre le donneur et le receveur.
- Le principe du « consentement présumé » signifie que toute personne est considérée comme un donneur potentiel d'organes et de tissus après son décès, sauf si elle a exprimé de son vivant son opposition. Cette opposition peut être manifestée de trois manières :
- par l'inscription sur le registre national des refus ou des refus partiels,
- par l’expression écrite,
- par l'expression orale auprès de ses proches.
Les proches sont, comme le prévoit la loi, systématiquement consultés afin de recueillir l’absence d’opposition du défunt. Sans témoignage, la démarche de don ne peut se poursuivre sans l’adhésion des proches.
Qu’on soit pour ou contre le don, il faut le dire à ses proches.
- Le principe de gratuité signifie que le don est un acte de générosité et de solidarité, motivé par le seul désir d'aider une autre personne. Il ne peut donc pas faire l'objet d'une rémunération ou d'une contrepartie financière quelles qu'elles soient.
- Le principe d'anonymat garantit que l'identité du donneur et celle du receveur restent confidentielles.
Quels organes et tissus peuvent être greffés ?
Après un décès dans un centre hospitalier habilité aux prélèvements par l’Agence Régionale de Santé, il est possible dans un certain nombre de cas de réaliser des prélèvements de tissus :
- cornées,
- épiderme,
- artères/veines,
- valves cardiaques,
- os et ligaments.
Ces tissus permettent de greffer des patients souffrant de troubles visuels, de brûlures extrêmes, d’affections graves des valves cardiaques, d’infection des vaisseaux, de cancer des os.
Il est également possible de prélever des organes pour la greffe dans des circonstances définies : décès en réanimation (mort encéphalique : arrêt définitif du fonctionnement du cerveau) ou décision de limitation des traitements (lorsque la vie n’est maintenue que par des manœuvres de réanimation, sans espoir d’amélioration).
Les organes concernés par la greffe sont :
- le cœur,
- les poumons,
- les reins,
- le foie,
- le pancréas,
- les intestins.
Le rein reste l’organe le plus greffé en France.
En 2024, même si plus de 6 000 greffes ont pu être réalisées au niveau national, 2 à 3 personnes décèdent encore chaque jour, faute d’organes.
Qui peut donner ?
Tout le monde, sans limite d’âge, malade ou en bonne santé, est susceptible d’être donneur.
Aucun problème de santé ne constitue un obstacle a priori au don.
Les médecins et l’Agence de la biomédecine évaluent au cas par cas les organes au moment du décès pour s’assurer de la qualité de la greffe qui sera réalisée.
Don d'organes et de tissus après la mort ou don de son vivant
Le don d'organes et de tissus après la mort
Les différentes étapes du don d'organes et de tissus après le décès d'une personne.
- Décès d’un patient en réanimation
Lors du décès d’un patient potentiellement donneur sur le plan médical, le médecin du service informe la coordination hospitalière des prélèvements d'organes et de tissus (CHPOT).
- Recherche de la non opposition du défunt
La coordination consulte le registre national des refus pour vérifier que le défunt ne s’y était pas inscrit.
Elle rencontre ensuite les proches du défunt pour s'assurer qu'il ne s'était pas opposé de son vivant à la démarche de don
Si les proches rapportent une opposition (orale ou écrite), aucun prélèvement ne sera réalisé.
Dans le cas contraire, elle les informe des prélèvements envisagés et s’assure de leur adhésion à la démarche de don.
- Accompagnement et soutien des proches
Le coordinateur hospitalier joue un rôle crucial dans l’accompagnement et la réflexion des proches, particulièrement en l’absence de positionnement du vivant, qu’il y ait, au final, adhésion ou pas à la démarche de don.
- Prélèvement des organes et des tissus
Lorsque toutes les conditions sont réunies, le prélèvement d'organes et de tissus peut avoir lieu. Ne sont prélevés que les organes attribués à un receveur. Cette attribution est effectuée par l’Agence de la biomédecine.
Cette intervention chirurgicale est effectuée par une équipe spécialisée, avec le même respect et la même attention que pour une opération sur une personne vivante.
Le corps du défunt est préparé avec soin avant d’être transféré à la chambre funéraire où sa famille pourra venir se recueillir.
Tout au long de la procédure de don, l’équipe de la CHPOT accompagne le défunt et est garante du respect de sa dignité.
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Qu’arrive-t-il au corps du donneur après un prélèvement d’organes et/ou de tissus ?
Lors d’un prélèvement, le respect de l’intégrité corporelle du donneur est un principe fondamental pour les équipes médicales et paramédicales.
Ainsi, après un prélèvement d’organes et de tissus, le corps du donneur est identique à celui d’un patient opéré. Une fois habillé, aucune trace de l’opération ne sera visible.
La famille peut ainsi se recueillir comme pour tout autre décès.
Suite à un don, les démarches administratives et funéraires ne sont en rien différentes.
Le don d'organes de son vivant
- Organes concernés
Le don d'organes peut également être réalisé de son vivant. Il concerne essentiellement le rein et le lobe du foie moins fréquemment.
- Qui peut donner ? Et à qui ?
La loi de bioéthique du 7 juillet 2011 a apporté une évolution significative en élargissant le cercle des donneurs vivants potentiels. Lorsqu'une personne a besoin d'une greffe de rein, quelqu'un de son entourage peut donc devenir donneur vivant : un parent, un enfant, un frère ou une sœur, un conjoint, des grands-parents...
Le donneur potentiel est soumis à un bilan médical complet, comprenant des examens cliniques, radiologiques et biologiques visant à garantir la sécurité du donneur et du receveur. Le processus sera composé de nombreuses démarches. Le donneur conserve le droit de changer d'avis jusqu'à l'intervention chirurgicale.
Don d’organes et don du corps à la science / Don d’organes et directives anticipées
- Don d’organes et de tissus : les organes ou tissus sont destinés à être greffés à un malade puis le corps est rendu à la famille
- Don du corps à la science : démarche de son vivant afin de léguer son corps à une faculté de médecine pour l’apprentissage de l’anatomie. La famille ne peut pas s’y opposer et le corps ne leur est pas rendu.
- « Si le don à la science a pour finalité la recherche, le don d’organes a pour but ultime de sauver des vies. » Et l’un n’empêche pas l’autre : « ce n’est pas parce qu’on fait don de ses organes qu’on ne peut pas faire don de son corps à la science. »
- Directives anticipées : elles ont pour but d’exprimer la volonté du patient concernant la poursuite, l’arrêt ou la limitation des soins au cas où il ne pourrait plus le faire.
Le refus « d’acharnement thérapeutique » dans les directives anticipées est un refus de prolonger artificiellement la vie et peut être source de refus de don d’organe. En effet, afin de pouvoir être donneur d’organes, le patient doit être placé sous respirateur artificiel, sans qu’il s’agisse d’acharnement thérapeutique.
Vous pouvez exprimer, dans les directives anticipées, votre volonté ou votre refus de don d’organes et/ou de tissus.
La coordination hospitalière des prélèvements d’organes et de tissus des HCL
Appel 24h/24 - 7j/7
Tél : 04 72 11 02 28
Fax : 04 72 11 09 59
La coordination des prélèvements d'organes et de tissus des HCL est un service hospitalier qui travaille en étroite collaboration avec l’Agence de la biomédecine.
Le rôle principal de la coordination est de recenser les donneurs potentiels, de rechercher auprès des proches le témoignage de la volonté du défunt et d’organiser le prélèvement des organes et/ou des tissus.
La coordination est, avec le médecin ayant pris en charge le donneur potentiel, l’interlocuteur privilégié des proches du défunt. Elle les accompagne dans leur réflexion sur le don.
Au sein de la coordination des HCL, une psychologue est dédiée au suivi des familles de donneurs.
Parler du don avec ses proches
Perdre un proche est toujours douloureux. La question du don d’organes et/ou de tissus, lorsque le défunt n’avait pas évoqué le sujet de son vivant, peut être une épreuve supplémentaire pour ses proches.
Quand un don d’organes et/ou de tissus est envisagé, la coordination des prélèvements interroge le registre national des refus et, en l’absence d’inscription, consulte ensuite la famille. En l’absence de volonté exprimée par le défunt de son vivant (oralement ou par écrit), certaines familles ne sachant pas si celui-ci aurait été favorable au don, s’opposent à la démarche.
Pour ou contre le don d’organes et de tissus : le dire à ses proches c’est les protéger d’un questionnement douloureux.