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Crise suicidaire : reconnaître les signes et réagir | Parlons Santé

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Le Dr Louis Simon, psychiatre à l’unité de crise de l’hôpital Édouard Herriot, explique comment reconnaître des idées suicidaires chez un proche. Objectifs : mieux l'aider et l'accompagner vers des soins adaptés. 

Transcription de la vidéo

Intervenant 

Le Dr Louis SIMON est psychiatre à l'hôpital Édouard Herriot. 

Hausse des suicides depuis 2022 

Jusqu'en 2022, nous assistons à une baisse du nombre de suicides au niveau national. Ceci montre l'efficacité des politiques de prévention et notamment le meilleur dépistage et l'accompagnement de la dépression. Malheureusement, depuis 2022, nous voyons une hausse des suicides majoritairement chez les personnes âgées, mais également une hausse des tentatives de suicide, majoritairement chez les femmes jeunes. Ce sont donc deux populations qui doivent être prioritaires pour les actions de prévention. 

Le mécanisme de la crise suicidaire 

Dans notre stress de la vie de tous les jours, nous avons tous différentes manières de nous adapter. Il arrive que pour certains individus, on se retrouve dans un état de désorganisation, de souffrance telle qu'on n'est plus à même de prendre les bonnes décisions lors d'une crise suicidaire. Progressivement, les idées suicidaires vont devenir de plus en plus envahissantes, de plus en plus scénarisées et de plus en plus importantes pour l'individu. 

Reconnaître les signes et agir 

Lors de la crise suicidaire, la personne avait exprimé des signes indirects et des signes directs de sa souffrance. Les signes indirects sont la tristesse, l'anxiété, le retrait des occupations sociales habituelles. Les signes plus directs vont être la verbalisation des idées suicidaires, la verbalisation d'une volonté d'en finir. À ce moment-là, une des premières choses à faire est de lutter contre l'isolement et favoriser l'expression et l'accès aux soins de cette personne. 

Le rôle des proches et des professionnels 

Lorsqu'on est un proche de quelqu'un qui traverse une crise suicidaire, inciter à en parler, inciter à lutter contre l'isolement et prendre conseil auprès de professionnels, notamment du 3114, sont toujours de bonnes attitudes à avoir. Lorsque nous avons un doute et que nous ne sommes pas sûrs de l'état psychique dans lequel se trouve la personne, il est toujours important de prendre conseil auprès de professionnels, même si cela ne débouche pas sur une intervention urgente. Le numéro national 3114 peut servir à accompagner les proches lorsqu'ils se questionnent et qu'ils ne savent pas quelle attitude adopter avec la personne en crise. 

L’hospitalisation en unité de crise 

À l'hôpital Édouard Herriot, nous avons l'unité psychiatrique de crise. Il s'agit d'une unité d'hospitalisation de courte durée pour accompagner les gens lors du moment de désorganisation de la crise suicidaire. Ce sont des hospitalisations qui se font sur 3 à 5 jours pour des populations à partir de seize ans, pouvant provenir de tout le territoire.

Lors de cette hospitalisation, nous apprenons les techniques de régulation émotionnelle aux patients. Nous leur proposons des traitements adaptés et surtout, nous organisons le lien avec l'extérieur, avec les familles, avec les aidants que nous rencontrons systématiquement et avec les professionnels d'aval qui vont suivre les patients pour les accompagner sur leurs différentes vulnérabilités.

À l'unité psychiatrique de crise, il y a différents corps de métiers. Des addictologues pour accompagner les aspects addictologiques, des diététiciens pour accompagner les troubles du comportement alimentaire, et des psychologues et assistants sociaux pour accompagner les différentes problématiques que peuvent rencontrer les personnes en crise. 

Les différents types d'accompagnement 

Il est donc important de retenir que les crises suicidaires peuvent être accompagnées par différents moyens. Que ce soit par des psychologues, par des médecins généralistes, par des psychiatres en libéral ou lors des moments plus difficiles dans des services d'urgence ou en hospitalisation. 

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