Des classes vertes qui ont du cœur

Pour la première fois, ils ont pu partager avec des enfants qui, comme eux, vivent l’expérience de la maladie. Ils ont entre 8 et 10 ans, sont en classe de CE2, CM1 ou CM2 et sont suivis à l’hôpital Louis Pradel. Tous sont atteints d'une cardiopathie congénitale complexe qui les a conduits, pour certains, à être greffés ou à se voir implanter un pacemaker. Les couloirs de l’hôpital leur sont familiers tout comme les professionnels de santé. Dans leurs regards, peut se lire l’expérience de la maladie. Ils n’en gardent pas moins leur appétit d’enfant pour l’apprentissage et la découverte.

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Offrir aux enfants une échappée belle en montagne

Pendant trois jours, entourés par une infirmière, une auxiliaire de puériculture, deux médecins, une éducatrice de jeunes enfants et la professeure de l'école spécialisée des enfants malades (Esem) de l’hôpital Femme Mère Enfant, ils ont pu découvrir pour la première fois les bienfaits des classes vertes. Biathlon, descente en rappel, randonnée à dos d’âne, la dernière en date, qui s’est déroulée en mai 2024, a dépassé les espérances ! « Toutes ces activités ont permis aux enfants de se rendre compte de leurs capacités », commente Océane Boichon, éducatrice de jeunes enfants dans l’unité de soins continus de l’hôpital Louis Pradel. Ils étaient sept enfants pour six accompagnants, tous professionnels des HCL, investis en pédiatrie et mobilisés pour offrir à leurs patients une échappée belle en montagne. C’est de leur propre initiative et avec le soutien des associations de patients, en l’occurrence France Organes et Gend’cœur, qu’ils ont organisé ce deuxième voyage, alliant sports, activités de plein air et enseignement… Au programme :  éducation thérapeutique sur les maladies cardiaques, le fonctionnement du cœur, la coagulation, etc., de quoi briller en cardiologie de retour à l’école !

Des effets secondaires pleins d’émotions

Les bienfaits des classes vertes vont bien au-delà de la théorie. « Elles représentent aussi la possibilité de partager son propre vécu de la maladie avec d’autres enfants, ce qu’ils n’ont pas l’habitude de faire », souligne O. Boichon. Voir chez l’autre sa propre expérience apporte un soutien, permet de se situer, de se confier, de partager, de se sentir compris et non plus seul dans son vécu. Ils auront aussi gagné en autonomie, échappant bien souvent pour la première fois aussi à la vigilance de leurs parents, emmagasinant le maximum de bons souvenirs. Au terme des trois jours, les enfants sont à la fois tristes de quitter leurs nouveaux amis et heureux de retrouver leurs parents.

Mélanie, mère de Gabriel ne retient pas son émotion dans ce message écrit à l’intention des médicaux et paramédicaux qui ont accompagné les enfants : « MERCI, MERCI à toutes les 6 d'avoir fait de ces 3 jours, une parenthèse dans la vie de nos enfants. J'ai retrouvé un petit garçon très triste que ça s'arrête si vite, mais tellement, tellement heureux de ce que vous leurs avez fait vivre.  Il s'est senti comme tous ses copains d'école, "normal" comme il dit. Il est revenu les yeux pleins d'étoiles.  Je ne pourrai jamais assez vous remercier d'avoir pu le permettre de participer à cette classe verte ! MERCI A TOUTES. » De même, la mère de Samuel, remercie « du fond du cœur pour notre Samuel qui est rentré ravi de ces 3 jours, avec plein, plein de choses à nous raconter ! Grandi même ! Et merci pour tous les cadeaux, sac à dos, gourde... C'est un très beau geste, pour lui comme pour nous d'ailleurs...ça nous a fait du bien de le confier aussi sereinement ! Merci encore et à bientôt ».

Pour l’équipe de l’hôpital Louis Pradel, ces messages gratifient un peu plus encore leur investissement, un engagement personnel et professionnel à haute valeur ajoutée…