La vidéo-régulation au Samu, un nouvel outil de diagnostic à distance

Depuis le mois d’octobre, la vidéo-régulation s’est imposée comme un outil d’aide à la régulation précieux pour les équipes du Samu 69. L’enjeu : analyser encore plus finement les appels d’urgence.

Nouvel outil de diagnostic à distance, Urgentime aide à identifier le degré de gravité des cas. « Ça nous permet de conforter notre décision, pour orienter le patient vers le médecin généraliste ou la maison médicale de garde et ça désengorge également les urgences », explique Yann-Franck Lourcy, médecin-régulateur au Samu de Lyon et porteur de ce projet avec le docteur David Schiavo. Dans ce contexte d’urgence, où les familles sont parfois très angoissées, la vidéo-régulation se veut rassurante et apaisante, puisque le patient a été « vu » par le médecin. La solution permet au médecin-régulateur d’examiner un patient à distance, de constater les dégâts lors d’accidents de la route, de guider les accompagnants pour les premiers gestes en cas de blessure et parfois même en cas d’arrêt cardiaque.

"Dès que l'on a un doute, on engage un moyen"

Accueillie positivement, la vidéo-régulation peut être utilisée par l’assistant de régulation médicale (ARM) ou par le médecin-régulateur. L’outil permet aussi de « lever des angoisses » en attendant parfois le bilan de l’équipe sur place et de donner des informations cruciales à celle qui est en route pour une intervention. « L’objectif n’est pas l’économie de ressources : dès qu’on a un doute, on engage un moyen », insiste le Docteur Lourcy. Les médecins rappellent qu’Urgentime reste un outil et que la première évaluation du niveau de gravité est celle réalisée par l’assistant de régulation médicale, qui passe ensuite le relais au médecin. L’ARM peut ainsi décider d’envoyer les secours et de lancer simultanément la vidéo-régulation avec le médecin, qui peut guider à distance l’accompagnant en attendant l’arrivée de l’ambulance. Utile en cas d’arrêt cardiaque, pour ne pas dire vital.

La vidéo-régulation : comment ça marche ?

  • Le patient contacte le 15
  • L’ARM (assistant de régulation médicale) effectue la régulation médicale, il passe ensuite le relais au médecinrégulateur. L’utilisation d’Urgentime n’est pas systématique et reste à l’appréciation du médecin ou de l’ARM, si la situation le nécessite.
  • Si la vidéo est proposée au patient et s’il l’accepte, un SMS lui est envoyé.
  • Il suffit alors de suivre un lien et d'accepter l'utilisation de la caméra.
  • La vidéo démarre en moins de 10 secondes sur n'importe quel smartphone.
  • Pas de prérequis, pas de téléchargement, pas d'inscription.

74 % des appels sont un succès

Après deux mois d’utilisation, la vidéo-régulation s’est révélée opérationnelle dans 74 % des cas : soit 184 interventions réussies sur 249 appels. Les pourcentages d’échecs sont dus en majorité à des mauvaises connexions, des SMS reçus mais non cliqués ou bien des autorisations de caméras refusées. A terme, tous les Samu de France devraient être équipés d’une solution de vidéo-régulation : une volonté de la Direction générale de l'offre de soins du ministère des Solidarités et de la Santé.

Dernière mise à jour le : lun 08/04/2024 - 21:03
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