Fracture du col du fémur : bénéfices de l'orthogériatrie

Le service de posturgence gériatrique de l’hôpital Edouard Herriot lève les personnes âgées tout juste opérées d’une fracture du col du fémur. Une pratique aux multiples bénéfices...

Dans le service de médecine du vieillissement - soins de rééducation et réadaptation de l’hôpital Édouard Herriot, on n’hésite plus à lever les patients récemment opérés d’une fracture de l’extrémité supérieure du col du fémur. Ces derniers sont pourtant âgés en moyenne de 89 ans et souffrent de plusieurs pathologies. Et c’est toute l’organisation du service de posturgence gériatrique qui en a été modifiée, mais également celle du service de chirurgie d’urgence.

La fracture du col du fémur : un enjeu de santé publique

En France, la fracture du col du fémur touche essentiellement les personnes âgées, la mortalité augmentant avec l’âge. Elle fait suite à une chute et est favorisée par l’ostéoporose. Dans la moitié des cas, elle entraîne une perte d’autonomie ; 20 à 24 % de ces patients décèderont dans l’année. 

 L'orthogériatrie : une pratique reconnue

« On lève la personne à J+1 », informe Isabelle Ripoll, aide-soignante depuis 2010, aujourd’hui pleinement investie dans la formation. Ce lever précoce a des effets considérables. « C’est le premier indicateur de qualité, surtout chez les patients confus », souligne Agnès Cleux, cadre de santé. Un enjeu essentiel car cela revient à prévenir la cascade de complications (cardiovasculaires, escarres, dénutrition, etc.) chez le patient âgé alité pouvant mener jusqu’au décès.

« Certains patients ont peur, mais nous ne sommes jamais seuls pour les lever », indique l’aide-soignante, et de préciser : « L’infirmière, le kiné et moi-même rassurons le patient, puis nous faisons un pas ou deux, avant de l’asseoir. » 

Les études l’ont démontré : la prise en charge orthogériatrique permet l’amélioration du pronostic fonctionnel. « Et ce sont 30 % de complications en moins », ajoute le Dr Sébastien Doh, gériatre. Pour Laurine Morrier, infirmière, « l’objectif est de se rapprocher le plus possible de l’autonomie initiale ». « Le patient se souvient davantage de nous. Il récupère plus vite et la prise en charge en est facilitée », surenchérit Isabelle Ripoll.

« Les familles nous témoignent leur reconnaissance, c’est très gratifiant et ça donne du sens à notre intervention », abonde la cadre de santé. Les bénéfices de l’orthogériatrie vont plus loin. « Les personnels sont valorisés, les échanges entre eux sont fréquents et réguliers, l’ensemble du service est monté en compétences », indique Agnès Cleux, et de citer un proverbe africain : « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. ».

Ainsi une véritable synergie est-elle créée au bénéfice des patients et des soignants. Une dynamique liée en partie à la spécialité : « En gériatrie, nous traitons une personne plus qu’une pathologie », défend le Dr Doh. L’adaptation du matériel, l’association de l’évaluation paramédicale et médicale et le passage physique une fois par semaine du chirurgien orthopédiste référent sont des exemples de processus mis en place depuis plus de deux ans maintenant. Cette approche holistique, caractérisée par sa pluridisciplinarité et sa polyvalence au plus près des patients, montre ici tout son bien-fondé.

 

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Dernière mise à jour le : jeu 20/01/2022 - 17:29