Immunologie : à la source de nouveaux traitements

Entre diagnostics ultraprécis, suivi des pathologies complexes et développement des traitements de demain, les plateformes d’immunologie des HCL jouent un rôle clé dans l’avenir de la médecine. Elles conjuguent expertise clinique, innovation technologique et recherche de pointe.

Notre système immunitaire joue un rôle essentiel en nous protégeant quotidiennement contre les infections et les cancers. Cependant, ses dysfonctionnements sont à l'origine de maladies auto-immunes, telles que la polyarthrite rhumatoïde, le diabète de type 1, la sclérose en plaques et le lupus érythémateux, qui affectent une proportion croissante de la population, actuellement estimée entre 5 et 10 %¹. En outre, le système immunitaire induit également d'autres pathologies, notamment le rejet des greffes d'organes et les allergies.

Un immunomonitorage de plus en plus précis

Implanté à l’hôpital Édouard Herriot et à l’hôpital Lyon Sud, le service d’immunologie biologique des HCL est pour l’heure le plus grand service d’immunologie biologique de CHU en France par son activité avec plus de 560 000 actes par an. La plateforme d’immunomonitorage est mise à la disposition des cliniciens spécialistes en oncohématologie, pédiatrie, néphrologie, allergologie, neurologie et infectiologie afin de diagnostiquer les pathologies mais également d’assurer le suivi des patients et de leurs traitements. Le diagnostic représente l’activité principale de la plateforme d’immunomonitorage, dotée de technologies de pointe. Il s’agit notamment du dosage d’autoanticorps spécifiques, du suivi de la signature moléculaire de la voie de l’interféron ou encore de cytométrie en flux. « L’ensemble des outils standardisés disponibles dans le service renseigne sur l’état du système immunitaire d’un patient et nous permet de déceler les anomalies immunitaires et les pathologies associées », explique la Pr Fabienne Venet, cheffe du service.

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Fabienne Venet, chef de service
Pr Fabienne Venet, cheffe du service

 

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Analyse par cytométrie de flux (ordinateur)
Analyse par cytométrie de flux

 

Le suivi des patients traités par immunothérapie permet d’évaluer leur efficacité et gérer le plus précocement possible les effets secondaires. L’analyse des dysfonctionnements immunitaires permet d’affiner les stratégies thérapeutiques des maladies auto-immunes, ou encore d’étudier et comprendre les réponses immunitaires dans les infections chroniques ou émergentes. Ainsi, l’immunomonitorage translationnel et clinique participe au développement de nouvelles approches thérapeutiques et à l'optimisation des traitements. « En réanimation, il est déjà possible d’identifier les patients qui pourraient bénéficier de traitements ciblant le système immunitaire ; demain, il en ira de même pour les patients traités par les immunothérapies. Les avancées technologiques permettront de mesurer plus de paramètres cellulaires et de suivre plus précisément le statut immunitaire des patients. La discipline est passionnante, complexe et fondamentale, et sera à la source de nombreux nouveaux traitements. » 

De l’innovation au traitement

Ces dernières années, de nouveaux traitements d’immunothérapie cellulaire ont révolutionné la prise en charge de certaines maladies hier encore incurables. Pour exemple, le service d’hématologie clinique de l'hôpital Lyon Sud, premier centre prescripteur en France de traitements des lymphomes par CAR-T cells2, a traité près de 500 patients depuis 2017 avec des résultats très encourageants. Aujourd’hui, ces traitements nécessitent des circuits de production complexes et onéreux : recueil des propres lymphocytes du patient, envoi aux Etats-Unis pour fabrication et retour à l’hôpital. Ces approches innovantes et personnalisées ne sont développés par l’industrie pharmaceutique que dans des indications dont le nombre de patients à traiter est important et ne bénéficient donc pas à certaines pathologies dites de « niche ».

Cette année 2025, marque l’inauguration de la plateforme de production d’immunothérapies innovantes des HCL, baptisée Artemis (pour applications et recherche en tissus et cellules et médicaments innovants). « Notre objectif est de produire des thérapeutiques innovantes pour les patients des HCL dont ceux atteints par les maladies les plus rares et pour lesquels il n’existe à l’heure actuelle aucune solution thérapeutique », indique Sébastien Viel, professeur en immunologie. Pour les chercheurs cliniciens qui travaillent au plus près des patients, la mise en place d’une bioproduction locale marque aussi une avancée stimulante : voir transformer leurs innovations en traitements applicables pour des patients souvent en échec thérapeutique.

Pour structurer cette activité transversale, les acteurs de l’immunologie ont fondé LIFe, fédération d’immunopathologie de Lyon (pour Lyon immunopathology federation). Elle réunit dix-huit équipes cliniques, plus de cinquante cliniciens-chercheurs des HCL prenant en charge plus de 25 000 patients par an atteints d’immunopathologie.

 

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