L’exosquelette : quand les patients paralysés peuvent remarcher

A l’hôpital Renée Sabran, une petite révolution médicale redonne de l’espoir aux patients paralysés des membres inférieurs : une assistance robotisée qui permet la reprise de la marche.

Les patients paraplégiques et hémiplégiques de l’hôpital Renée Sabran bénéficient depuis quelques mois d’un exosquelette*. Une véritable innovation car très peu de centres en France en sont équipés.

Un outil de rééducation pour accélérer et améliorer la reprise de la marche

Alors que les systèmes conventionnels de rééducation n’offrent pas de réel déplacement, l’exosquelette permet de réaliser les mouvements de la marche, sous l‘impulsion de l’équipement robotisé. Ce dispositif présente 2 atouts majeurs car il permet :

  • de reprendre précocement la déambulation, en suppléant partiellement ou totalement le déficit moteur des membres inférieurs,
  • de réaliser les véritables mouvements de la marche de manière répétitive alors que la motricité résiduelle seule du patient ne le permettrait pas.

 « L’exosquelette est une invention superbe ! J’étais très content de pouvoir être debout mais surtout en mouvement. J’ai pu sortir et marcher jusqu’à la mer ! C’est un dispositif qui fait du bien physiquement mais aussi mentalement. Je pense que c’est un des meilleurs outils pour la rééducation », témoigne Mathieu, paraplégique et utilisateur de l’exosquelette.

L'exosquelette de l'hôpital Renée Sabran

La précocité de la reprise de la marche, couplée à la répétition des exercices, permet une récupération plus rapide mais aussi une meilleure qualité de la marche. Cela est rendu possible par l’action sur la neuro-plasticité cérébrale de cette rééducation intensive durant laquelle le patient est challengé en permanence à la limite de ses possibilités.

« Il faut saturer la moelle épinière d’informations pour l’aider à se rééduquer. L’exosquelette est super pour ça car il lui envoie beaucoup d’informations. J’ai vu un vrai bénéfice pour ma rééducation car l’exosquelette fait notamment travailler les abdominaux et permet d’améliorer la circulation du sang. Au début ça fait un peu mal aux bras parce qu’on s’appuie sur les béquilles mais avec un peu d’entraînement on s’y habitue et on peut l’utiliser pendant au moins 1/2 h », poursuit Mathieu.

Un outil de substitution à la marche

L’équipe de médecine physique et de réadaptation a pour objectif d’offrir à chaque patient un retour à domicile avec la meilleure qualité de vie possible. Pour autant, certains ne retrouveront malheureusement jamais toutes leurs facultés motrices. Certains d’entre eux, essentiellement des paraplégiques complets, ont la possibilité d’utiliser un exosquelette personnel comme outil de substitution à la marche. Ils pourront alors sortir de leur fauteuil roulant et marcher sous l’impulsion de l’exosquelette, lors de leurs déplacements, à l’intérieur comme à l’extérieur. Les plus entraînés seront à-même de se déplacer avec leur véhicule et deviendront autonomes pour mettre et enlever leur exosquelette.

Pour une utilisation optimale et sécurisée de l’exosquelette à domicile, les patients doivent être formés par des kinésithérapeutes. Grâce à l’excellence de ses prises en charge et après une longue formation, l’hôpital Renée Sabran est devenu le 1er centre en France habilité pour former les patients à l’utilisation d’un exosquelette personnel.

* exosquelette Indego (Parker), d’une valeur de 130 000€ financé en partie grâce aux dons récoltés par la Fondation HCL.

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Dernière mise à jour le : jeu 22/07/2021 - 14:40