Assistance médicale à la procréation - PMA

Résumé
Quand l'enfant tarde à venir, un recours s'offre aux parents : l'assistance médicale à la procréation (AMP/PMA), à l'issu d'un bilan portant sur chacun des membres du couples.

Les HCL proposent cette prise en charge dans le service de médecine de la reproduction de l'hôpital Femme Mère Enfant (HFME).

Axé sur la stérilité tant féminine que masculine, ce service compte un service clinique, un laboratoire de biologie de la reproduction et un CECOS (Centre d'Etude et de Conservation des œufs et du Sperme humains). En quelques années, il a acquis une réputation croissante au plan régional et national et développe des techniques de pointe.

Aujourd'hui, les naissances dues à l'assistance médicale à la procréation (AMP) ne constituent plus une fraction négligeable, puisqu' elles représentent plus de 2% du nombre total de naissances en France. Et l'AMP ne se limite plus à la fécondation in vitro (FIV) ou l'insémination artificielle, avec donneur connu ou anonyme. Depuis Louise Brown, née après FIV en 1978, et Amandine, premier" bébé éprouvette " français en 1982, d'autres techniques plus délicates se sont développées. 

Ainsi, l'ICSI, pour "injection intracytoplasmique de spermatozoïdes", s'est banalisée depuis le milieu des années 1990. Cette technique consiste à injecter, par micro-injection et in vitro, un spermatozoïde dans l'ovocyte. La FIV a été mise au point pour résoudre un problème de trompes. On s'est vite aperçu du peu d'efficacité de la technique devant une infertilité masculine. Nous arrivons maintenant à prendre en charge des cas considérés jusqu'à une époque récente comme désespérés, et pour lesquels le recours à un don de sperme constituait la seule possibilité : des hommes souffrant d'azoospermie (absence de spermatozoïdes dans l'éjaculat) peuvent désormais procréer grâce à l'ICSI. 
Les spermatozoïdes sont prélevés chirurgicalement au niveau des testicules. Et ils sont, en général, congelés pour éviter d'autres interventions ultérieures, et pour être sûr que la ponction ovocytaire ne sera pas faite pour rien."

Des techniques innovantes

Certaines activités sont pratiquées en exclusivité aux HCL, notamment une prise en charge des couples à risque viral (hépatites B et C, contamination par le virus HIV). C'est le Ministère de la Santé qui a exigé que ces gestes techniques soient posés dans des labos sécurisés, dans des espaces dédiés, car le risque de contamination du personnel, voire des gamètes ou embryons d'autres couples traités dans le mêmes temps, n'est pas nul. Les HCL représentent le seul centre agréé dans la région Rhône-Alpes, élargie à la Bourgogne, Auvergne, Franche-Comté.

Autre piste pionnière pour les HCL : une technique particulière vise à faire arriver à maturation in vitro des ovocytes prélevés dans le but d'une FIV future. Ceci évite une hyperstimulation ovarienne, fortement déconseillée aux femmes qui souffrent du syndrome d'ovaires polykystiques, par exemple, ou ayant déjà été sujettes à une hyperstimulation. Enfin, citons une avancée d'avenir : la conservation par le froid (on parle de cryo-conservation) de tissu ovarien, prélevé avant la mise en route d'un traitement anticancéreux stérilisant. Notre équipe a été pionnière dans ce domaine…. chez l'animal, puisqu'elle a été la première à publier une série de naissances chez la brebis après congélation de tissu ovarien suivie d'une autogreffe (Bruno. Salle, Jacqueline Lornage et coll.,). Dans l'espèce humaine la technique suscite beaucoup d'espoirs mais progresse lentement, puisqu'on rapporte quelques naissances seulement dans le monde. On peut cependant partir du postulat que si l'on congèle les ovaires d'une jeune fille de 15 ans, elle dispose de 20 ans pour profiter des progrès de la médecine.

Le centre de médecine de la reproduction des HCL propose une prise en charge unique des patients atteints du syndrome de Klinefelter, des garçons impubères devant avoir un traitement stérilisant avec congélation du tissu testiculaire. Les travaux fondamentaux (Pr Lejeune) ont permis de récupérer des spermatozoïdes après maturation du tissu testiculaire. Ces travaux permettront peut-être de modifier complètement la prise en charge des hommes souffrant de troubles graves de la spermatogénèse.

Dernière mise à jour le : 28/02/2024 - 11:00