SOS lithiase : traiter et prévenir les calculs rénaux
À l’hôpital Édouard Herriot, le parcours SOS Lithiase prend en charge les patients souffrant de colique néphrétique. Objectif : soulager la douleur, traiter le calcul et prévenir les récidives. Le Dr Nadia Abid, urologue, présente ce dispositif.
Intervenante
Dr Nadia Abid, urologue à l’hôpital Édouard Herriot.
Transcription
Aux HCL, avec le parcours SOS lithiase, on soulage la douleur, on traite le calcul mais surtout on accompagne les patients pour éviter les récidives.
D’où vient la colique néphrétique ?
Un calcul du rein, c'est un petit caillou qui se forme dans le rein. Alors pourquoi ça se forme dans le rein ? C'est parce que les urines sont sursaturées. Il y a trop d'éléments et ils sont souvent trop concentrés, ça cristallise et ça forme des calculs.
Une personne sur huit aura des calculs dans sa vie. Souvent ça apparaît après 30 ans. Attention, si vous avez des calculs avant l'âge de 25 ans, il faut absolument rechercher une cause métabolique ou génétique.
La colique néphrétique est la douleur la plus connue des calculs. Elle démarre dans le dos, elle descend vers le ventre, puis elle irradie jusqu'aux organes génitaux externes.
Pourquoi est-ce que ça fait si mal ? C'est parce qu'il y a un calcul qui va bloquer le tuyau qui relie le rein à la vessie : c'est l'uretère. Le rein, lui, continue à fabriquer des urines. Mais comme ça ne s'écoule pas, la pression monte et ça provoque une douleur très intense.
On donne souvent des traitements anti-inflammatoires qui vont permettre de réduire l'inflammation qui bloque le calcul. Il faut aussi surtout penser à moins boire parce que moins boire ça va faire produire moins d'urines, donc moins de tensions. En revanche, si les douleurs malgré tout ne passent pas, on va passer au bloc opératoire pour poser une petite sonde : une sonde double J qui va permettre de court-circuiter le calcul. C'est une petite paille qui permet aux urines de s'écouler du rein vers la vessie.
Le parcours SOS Lithiase
À l'hôpital Édouard Herriot, on a créé un parcours SOS lithiase.
Quand le patient passe aux urgences, qu'il est calmé de sa crise de colique néphrétique et qu'il rentre à domicile, il rentre avec une prescription d'antalgiques avec souvent des anti-inflammatoires. Il rentre avec une prescription d'imagerie si ça n'a pas été fait aux urgences : le plus souvent, scanner et radios. Ensuite, il est rappelé dans les trois jours par notre infirmière de pratique avancée.
Soit le calcul est petit et fait moins de six mm, dans la majorité des cas le calcul va s'éliminer spontanément. On ne fait qu'une surveillance et le patient sera revu au bout d'un mois avec une imagerie de contrôle.
Soit le calcul est gros, il fait plus de six mm, à ce moment-là on lui prévoit une consultation en urgence chirurgicale ou en semi-urgence et on va lui programmer un geste pour fragmenter le calcul, soit par lithotritie extracorporelle. Ce sont des ondes de choc qui vont fragmenter le calcul par voie externe, soit au bloc opératoire par urétéroscopie. C'est une petite caméra qu'on va mettre au contact du calcul et on va fragmenter le calcul au laser.
Éviter les récidives
On a un risque sur deux de récidive dans les cinq ans si on ne fait rien, si on ne cherche pas la cause et si on ne traite pas la cause. Il faut donc aller plus loin. Alors ça commence par l'analyse du calcul.
Le patient est revu par notre IPA, une infirmière en pratique avancée, avec un bilan sanguin, une analyse d'urine des 24 h qui va vraiment dépendre de l'analyse du calcul.
On va ensuite proposer des conseils adaptés, souvent diététiques. La première chose, le plus souvent, c'est de boire plus.
Il peut y avoir des traitements, des bilans un petit peu plus poussés, voire une consultation chez le néphrologue.
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