Alerte sur l’usage détourné du gaz hilarant (protoxyde d’azote)

Son usage détourné et sa consommation se veulent « festifs » pour toute une génération de jeunes adultes ou parfois adolescents, mais les risques qu’entraîne le protoxyde d’azote sont palpables et peuvent provoquer une atteinte neurologique, voire des complications hématologiques ou psychiatriques.

Après plusieurs dizaines de cas graves qui ont été rapportés au Centre Antipoison et d’Addictovigilance de Lyon au cours des deux dernières années, l’ARS et les HCL alertent sur l’usage détourné du protoxyde d’azote.

« Près de 76% des appels reçus par les centres antipoison concernent des atteintes neurologiques avec parfois des séquelles persistantes nécessitant une rééducation fonctionnelle », alerte le Dr Cécile Chevallier du Centre Antipoison et d’Addictovigilance de Lyon.

« Gaz hilarant » ou « proto » : qu’est-ce que le protoxyde d’azote ?

Gaz médical d’usage réglementé à visée anesthésique et/ou analgésique, le protoxyde d’azote (molécule N2O) est également utilisé comme générateur d’aérosols pour un usage culinaire. Dans son usage « alimentaire », le gaz est conditionné sous la forme de cartouches (pour les siphons à chantilly par exemple) ou de bonbonnes de plus grand volume. Il est alors pur et d’autant plus dangereux.

Son usage détourné consiste à inhaler le gaz par le biais d’un ballon. « Cet usage concerne un public jeune avec des consommations parfois répétées voire massives de cartouches ou de bonbonnes culinaires, à la recherche d’une euphorie et de désinhibition », précise le Dr Cécile Chevallier du Centre Antipoison et d’Addictovigilance de Lyon.

Cette pratique est en forte progression en France depuis quelques années, et notamment dans la métropole lyonnaise depuis 2 ans, malgré un risque d’intoxication aigue et de complications graves au long cours.

Quels sont les risques ?

Risques immédiats

  • Asphyxie par manque d’oxygène    
  • Perte de connaissance
  • Désorientation
  • Vertiges    
  • Chutes
  • Accidents de la voie publique
  • Brûlure par le froid du gaz expulsé ou par contact suffisamment prolongé avec la bonbonne

En cas de consommations répétées et / ou importantes

  • Complications neurologiques parfois sévères, avec troubles de marche et nécessité de rééducation fonctionnelle
  • Complications hématologiques et/ou vasculaires, notamment anémie ou thromboses (caillots sanguins) veineuses ou artérielles
  • Installation d’une addiction et autres complications psychiatriques

 

La consommation associée à d’autres produits (alcool, drogues) majore les risques.

Face à la multiplication des cas de complications, notamment neurologiques, survenus après des consommations répétées et/ou massives de N2O, les professionnels de santé et les structures de veille sanitaire d’addictovigilance et de toxicovigilance ont alerté les pouvoirs publics, aboutissant à l’adoption d’une loi en juin 2021 de prévention des usages dangereux du protoxyde d'azote. La loi interdit en particulier la vente de N2O aux mineurs et comporte un volet « prévention ».

Sensibiliser les jeunes à l'usage détourné du protoxyde d'azote

Les Hospices Civils de Lyon, l’ARS Auvergne Rhône-Alpes et le Centre d’Addictovigilance vont mettre à disposition du public une plaquette informative afin de sensibiliser les jeunes consommateurs aux risques liés à l’usage détourné du protoxyde d’azote. Cette plaquette est disponible sur le site des HCL et le sera également au sein des établissements des HCL, dans certains centres dédiés à la prise en charge addictologique des jeunes adultes et sur les sites internet du Service Hospitalo-Universitaire de Pharmaco-Toxicologie (SHUPT) et de l’ARS Auvergne Rhône-Alpes.

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Document de prévention contre les risques de prise de protoxyde d'azote
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Besoin d'orientation ou d'aide ?

En cas d'effets néfastes et de symptômes inquiétants, il faut rapidement consulter votre médecin traitant ou aller aux urgences pour bénéficier d’une prise en charge adaptée le plus tôt possible.
Il est surtout essentiel d'arrêter la prise de protoxyde d’azote.

Besoin d'aide pour arrêter ou simplement pour en parler ? Vous pouvez solliciter une structure adaptée près de chez vous.

La pratique est en vogue chez certains jeunes mais ses conséquences peuvent être graves. Les explications du docteur Cécile Chevallier, du centre anti-poison et d'addictovigilance de Lyon.