Biopsie tumorale
Quel est le but d’une biopsie tumorale ?
Une biopsie tumorale a pour seul et unique but d’obtenir des fragments d’une tumeur qui seront analysés dans le laboratoire d’Anatomo-Pathologie des Hospices Civils de Lyon.
Une biopsie ne permet pas de diminuer significativement le volume de la tumeur et ne participe donc pas à son traitement. En revanche, elle permet d’obtenir un diagnostic histo-moléculaire précis qui est nécessaire pour mettre en place un traitement anti-tumoral (par radiothérapie, chimiothérapie ou une association des deux).
Dans quelle situation une biopsie est-elle proposée ?
Une biopsie est proposée aux patients chez qui une tumeur cérébrale vient d’être mise en évidence, lorsque cette tumeur ne peut pas être retirée chirurgicalement (gliome diffus de bas grade, gliome de haut grade).
L’impossibilité de retirer une tumeur peut être liée :
- à sa localisation au sein d’une zone fonctionnelle (c’est-à-dire une zone qui est essentielle pour parler, bouger, se déplacer…),
- aux caractéristiques du patient (altération de l’état général ne permettant pas d’envisager une chirurgie lourde),
- à la nature de la lésion (par exemple, la réalisation d’une chirurgie n’est pas recommandée si un lymphome cérébral est suspecté).
Comment la prise en charge se déroule-t-elle ?
Le dossier de chaque patient est discuté en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), c’est-à-dire en présence de plusieurs médecins de spécialités différentes et complémentaires : neurochirurgien, neurologue, neuroradiologue, radiothérapeute et anatomo-pathologiste.
L’indication de biopsie tumorale est retenue devant une tumeur qui nécessite un traitement mais qui n’est pas éligible à une chirurgie d’exérèse (= chirurgie visant à retirer la tumeur).
La réalisation d’une biopsie impose de prévoir un bilan pré-opératoire incluant au moins :
- Une IRM cérébrale dédiée, comprenant un nombre élevé de coupes, permettant de calculer le trajet de biopsie le plus sûr possible
- Une évaluation en consultation d’anesthésie
- D’autres examens peuvent être requis en fonction du contexte clinique (scanner du reste du corps par exemple)
En moyenne, la réalisation d’une biopsie nécessite une hospitalisation de deux jours. L’entrée a généralement lieu la veille du geste (éventuellement le matin même, sous certaines conditions).
La biopsie est réalisée sous anesthésie locale, associée à une injection intra-veineuse de médicaments anesthésiques. Il s’agit d’un geste indolore. La procédure dure environ une heure. Durant le geste, la tête est immobilisée dans un dispositif prévu à cet effet pour des raisons de sécurité. Une fois les prélèvements réalisés, une surveillance de quelques heures est réalisée en salle de réveil puis le patient regagne sa chambre.
Quels sont les principaux risques ?
- La constitution d’un hématome (= saignement) au niveau du site de ponction est le risque principal. Il s’agit d’un événement relativement rare mais pouvant être très grave. En cas de saignement abondant, une aggravation neurologique, parfois importante et possiblement irréversible, peut être observée (symptômes mimant un AVC, par exemple paralysie d’un côté du corps, impossibilité de s’exprimer…). Si le saignement est très volumineux, le pronostic vital peut même être engagé. Il peut alors parfois être nécessaire de prévoir une seconde intervention pour évacuer le sang.
- La survenue d’une infection est possible mais exceptionnelle pour ce type d’intervention.
- La survenue d’une phlébite ou d’une embolie pulmonaire est également rare.
Après l’intervention, quelles sont les précautions à prendre ?
Le lendemain du geste, un scanner cérébral est réalisé afin de s’assurer qu’il n’y a pas de complication, notamment pas d’hématome. En l’absence d’anomalie, un retour au domicile ou un transfert dans un autre service hospitalier est possible. La période post opératoire est toujours une période de fragilité qui nécessite du repos et une surveillance attentive, d’abord en service hospitalier, puis à domicile.
Le point de ponction doit être surveillé et nettoyé quotidiennement par une infirmière jusqu’à fermeture complète en 10-15 jours. Des médicaments antalgiques sont donnés systématiquement pour la douleur, qui reste modérée et disparait en quelques jours.
Les résultats de l’analyse de la tumeur sont généralement disponibles dans les semaines qui suivent la chirurgie. Le dossier est de nouveau discuté en RCP pluridisciplinaire et, en fonction du diagnostic final, la nature exacte du traitement est décidée. Cette décision thérapeutique est annoncée au patient dans le cadre d’une consultation dédiée.
- Gliome de haut grade - Fiche santé
- Gliome diffus de bas grade - Fiche santé
- Opérer dans le cerveau ? (BD) - Document
- Soins et spécialités - Rubrique