Frein de langue (ankyloglossie du nourrisson et de l’enfant)

Résumé
L’ankyloglossie est une anomalie congénitale qui se définit comme un frein de langue trop court et/ou trop fibreux (donc peu élastique).

Qu'est-ce que l’ankyloglossie ?

L’ankyloglossie est une anomalie congénitale qui se définit comme un frein de langue trop court et/ou trop fibreux (donc peu élastique). La protrusion de la pointe de la langue est gênée et la langue ne peut pas dépasser les lèvres. De même, la langue est limitée dans son élévation vers le palais.
Le diagnostic est évoqué chez les nouveau-nés qui ont des difficultés d’allaitement.

Quels sont les symptômes ?

Il existe des répercussions importantes sur l’allaitement. La mise au sein et l’accrochage du mamelon sont difficiles. La langue est également utile pour créer l’étanchéité autour du mamelon et faciliter la succion. Comme elle est limitée dans ses mouvements, l’étanchéité se fait mal, la succion est moins efficace, la durée de tétées est plus longue, l’enfant s’épuise et se nourrit moins.

De plus, la langue constitue une interface douce entre la crête alvéolaire et le mamelon. Avec l’ankyloglossie, la langue ne peut jouer son rôle protecteur. Il apparaît alors des lésions traumatiques de la région aréolo-mamelonnaire qui vont rendre l’allaitement encore plus compliqué.Enfin, l’inefficacité du drainage lactéal va favoriser les engorgements et le risque de mastite douloureuse pour la mère.

Tous ces arguments tendent vers un abandon précoce de l’allaitement avec des répercussions sur la courbe de croissance.

Quel est le traitement ?

Le traitement consiste en une freinectomie avant l’âge de 6 mois lorsque le frein n’est encore qu’une fine membrane celluleuse. Elle est réalisée grâce à une analgésie à l’eau sucrée. La libération du frein se fait par section à l’aide de ciseaux, sans point de suture et l’hémostase se fait par simple compression à l’aide d’une compresse. 

L’alimentation peut être reprise immédiatement et cela est même conseillé. Aucun soin n’est nécessaire. C’est une intervention peu risquée à condition d’être réalisée précocement avant 6 mois. Le seul risque principal à déplorer est la récidive par cicatrisation fibreuse mais cela est rarissime. Les autres complications exceptionnelles sont l’infection, la glossoptose ou une lésion des structures anatomiques locales.

On retrouve 96 % d’amélioration sur l’allaitement après section du frein : une diminution des douleurs mamelonnaires à l’accrochage du mamelon et à la succion ; une amélioration de la prise des biberons avec une diminution du temps de prise et une quantité de lait ingurgitée plus importante.

Le risque d’une abstention thérapeutique ou d’une absence de diagnostic précoce peut se retrouver chez l’enfant avec des répercussions sur la phonation, la croissance maxillo-mandibulaire ou l’hygiène bucco-dentaire.

Que faire si le diagnostic est tardif ?

Le traitement est envisageable quelque soit l’âge de l’enfant. Cependant, il se posera la question d’une brève anesthésie générale ou d’une anesthésie locale selon le cas de l’enfant afin de rendre ce geste le plus confortable et le moins traumatisant possible.

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Dernière mise à jour le : lun 07/03/2022 - 16:34