Maladie de Dupuytren

Résumé
La maladie de Dupuytren correspond à un épaississement de la paume de la main aboutissant à une flexion progressive et irréductible d’un ou plusieurs doigts. C’est une maladie bénigne, généralement indolore mais qui peut s’avérer très handicapante.

Qu'est-ce que la maladie de Dupuytren ?

La maladie de Dupuytren correspond à un épaississement de la paume de la main aboutissant à une flexion progressive et irréductible d’un ou plusieurs doigts. C’est une maladie bénigne, généralement indolore mais qui peut s’avérer très handicapante.  
La fréquence en France varie entre 3,5 % et 11 %. Il existe une prédominance masculine (3 à 5 hommes/1 femme).

Son origine est encore mal connue et semble multifactorielle :

  • facteurs génétiques,
  • alimentaires,
  • certains médicaments
  • et pathologies prédisposantes.

Quels sont les signes cliniques de maladie de Dupuytren ?

La maladie de Dupuytren peut toucher l’ensemble des doigts mais atteint préférentiellement les 4e et 5e doigts (80 %). Elle peut atteindre les deux mains dans la moitié des cas.
Elle se traduit par l’existence de nodules et de brides (digitales, palmaires, digito-palmaires). Il peut exister des dépressions en capiton et aussi des coussinets à la face dorsale des doigts.
Elle peut toucher plus rarement d’autres zones du corps (plante du pied…).

Comment est réalisé le diagnostic ?

Le diagnostic est clinique. Il n’y a pas besoin de réaliser des explorations complémentaires.

Suites et aggravations de la maladie de Dupuytren

Très variable d’un individu à l’autre. L’aggravation est généralement progressive et se fait par poussées. Il faut être vigilant vis-à-vis des formes à début précoce < 50 ans, familiales, ou encore bilatérales qui ont un potentiel évolutif plus rapide.

Quels sont les traitements possibles pour la maladie de Dupuytren ?

Le traitement médical

Le traitement médical repose sur la technique de « l’aponévrotomie percutanée à l’aiguille ». Cette technique peut être proposée dès lors que la rétraction empêche l’extension complète de la main et que le patient ressent une gêne fonctionnelle.
L’intérêt de l’aponévrotomie à l’aiguille est d’éviter une chirurgie de la main.
Elle peut être réalisée lors d’une consultation médicale simple. Elle consiste à sectionner les brides à l’aide d’une aiguille après réalisation d’une anesthésie locale.
A la fin du geste, mise en place de pansements en regard des points d’injection.
Une attelle confectionnée sur mesure (maintien passif de l’extension des doigts) peut-être proposée dans les suites pour les formes élastiques et récidivantes.
Les pansements devront être gardés pendant 3 jours.
L’utilisation de la main traitée pour les activités courantes, hors travaux salissants, est immédiate. La reprise des activités manuelles en force est autorisée après 15 jours.

En cas de récidive (50 % des cas à 5 ans), il est possible de répéter cette technique.

Risques et complications ?

Les complications sont rares (< 0,1%) :

  • douleurs,
  • hématomes,
  • effractions cutanées,
  • infections,
  • sections tendineuses, nerveuses…

Le traitement chirurgical

Il est indiqué dans les cas les plus complexes, c’est-à-dire en cas de rétraction importantes, ou dans certains cas de récidive. Il peut également être proposé en première intention à la place du traitement à l’aiguille. Contrairement à « l’aponévrotomie percutanée à l’aiguille », dans le traitement chirurgical, les cordes fibreuses sont complétement enlevées il s’agit d’une « aponévrectomie ». Ce traitement à l’avantage de réduire le taux de récidive mais les suites et les soins post opératoires sont plus longs. Comptez 2 à 3 semaines pour que la peau cicatrise.

Ce geste est réalisé en chirurgie ambulatoire, sous bloc locorégional. Quelques heures après le geste, le patient peut retourner à son domicile accompagné avec une anesthésie résiduelle qui améliorera le confort post-opératoire.

Quelles sont les suites post-opératoires ?

  • Pansement tous les 2 jours, jusqu’à cicatrisation (J15-21)
  • Kinésithérapie ou auto-rééducation des doigts opéré
  • Eventuellement attelle d’extension à porter surtout la nuit pour permettre à la peau de cicatriser sans se rétracter

Risques et complications ?

Comme chaque intervention chirurgicale il y a des risques associe, les plus fréquents étant :

  • L’hématome
  • La souffrance cutanée qui peut ralentir la cicatrisation
  • Une atteinte nerveuse avec un manque de la sensibilité dans le territoire de doigt
  • Une atteinte vasculaire avec le risque de dévascularisation du doigt
  • Le risque d’infection
  • Une récupération incomplète de l’amplitude de l’extension du doigt
  • La récidive

Ces risques augmentent avec la gravité de la rétraction et en cas de chirurgie sur un doigt ayant déjà été opéré.

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