Luxation et entorse des doigts

La luxation des doigts survient lorsqu’un ou plusieurs os qui composent une articulation ne sont plus en contact. Elles peuvent être associée à des ruptures ligamentaires.

La luxation des doigts est une blessure fréquente qui peut sembler impressionnante en raison de la déformation qu’elle peut provoquer. Les luxations résultent souvent d’un choc ou d’une traction excessive appliquée sur le doigt. Les causes les plus fréquentes sont : 

• les sports de contact (basket-ball, volley-ball, rugby…), 
• les chutes, 
• les accidents domestiques (un choc ou une torsion involontaire du doigt).

Il ne faut pas confondre avec l’entorse du doigt : c'est une lésion des ligaments sans déplacement des os. L’articulation reste en place. En cas d’élongation de ces ligaments on parle d’entorse « bénigne », en cas de rupture de ces derniers on parle d’entorse « grave ». Les mécanismes sont similaires à ceux d’une luxation, mais il n’y a pas de déformation visuelle.

En cas d’entorse ou de luxation

• La douleur qui est immédiate et souvent intense.
• Le gonflement rapide de la zone touchée qui enfle en quelques minutes, parfois accompagnée d’un hématome secondairement.

En cas de luxation, les symptômes qui s’y associent sont souvent : 

• Une déformation visible du doigt qui semble tordu, anormalement plié, déplacé ou gonflé. Il faut faire attention car parfois une déformation peut évoquer une luxation alors qu’il s’agit en fait d’une fracture de doigt.

• Une difficulté ou une impossibilité de bouger le doigt. La mobilité est limitée ou absente.

• Un engourdissement ou un fourmillement (rarement, en cas de compression nerveuse due au déplacement de l’articulation).

En cas d’entorse

Le doigt est souvent mobile, bien que la douleur et l’œdème puisse initialement empêcher sa mobilité. Une laxité de l’articulation c’est-à-dire un bâillement de celle-ci dans un sens ou dans un autre sera recherchée. Cette laxité est le signe d’une rupture ligamentaire on parle d’entorse « grave ».

Attention car certains cas d’entorses ou de luxation peuvent être accompagnées de fracture. Lors de certaines luxation des ruptures de tendons peuvent également se produire.

Une radiographie sera toujours réalisée. Elle permettra de confirmer le diagnostic de luxation et de vérifier l’absence de fracture associée.

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Ce qu’il faut faire en cas de luxation des doigts

La prise en charge immédiate est essentielle pour éviter les complications :

• Ne pas essayer de remettre le doigt en place soi-même. Cela peut aggraver les lésions.
• Immobiliser le doigt. Si votre doigt a été remis en place, utilisez une attelle ou attachez doucement le doigt blessé à un doigt voisin pour le stabiliser.
• Appliquer de la glace. Placez une poche de glace ou un linge froid sur le doigt pendant 15 à 20 minutes toutes les heures. Cela aide à lutter contre l’inflammation, le gonflement et la douleur.
• Consulter un professionnel de santé rapidement. Rendez-vous aux urgences ou chez un médecin spécialisé en chirurgie de la main pour une évaluation précise.

En cas de luxation de doigt

La première des choses à faire est la réduction de la luxation.

• Celle-ci se réalise en réalisant une manœuvre spécifique au déplacement sous anesthésie locale. Après avoir réalisé le réalignement de l’articulation, celle-ci est testée pour vérifier sa stabilité.
• Dans les suites la mobilisation immédiate est encouragée pour limiter les risques de raideur. Cette mobilisation peut se faire de manière protégée sous couvert d’une attelle ou d’une syndactylie les premiers temps.
• De la rééducation est souvent nécessaire pour récupérer la force et la mobilité du doigt après une luxation.

Dans quel cas doit-on opérer les luxations ?

En cas de fracture de doigt ou de rupture tendineuse associée.

• Lorsqu’il y a une plaie de main associée, on parle de luxation exposée. Il faut nettoyer l’articulation et les tendons au bloc opératoire, sous anesthésie, afin d’éviter une infection secondairement.
• Si la luxation est irréductible (peut être causée par des incarcérations de tendons ou de ligaments qui rendent impossible la réduction de la luxation), dans ce cas une chirurgie est nécessaire pour désincarcérer ces tissus.

En cas d’instabilité après réduction, c’est-à-dire qu’une fois l’articulation réalignée, elle ne reste pas en place.

En cas d’entorse de doigt

En cas d’entorse bénigne, la mobilisation immédiate du doigt est conseillée.

En cas d’entorse grave, la plupart du temps le traitement se fera par mobilisation immédiate du doigt sous couvert d’une syndactylie avec le doigt adjacent. En fonction de la localisation et de l’articulation atteinte une immobilisation pourra être conseillée dans un premier temps pour une durée de 4 semaines. Cette décision sera prise par le médecin spécialiste au cours de votre consultation.

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Dans tous les cas de la rééducation sera nécessaire pour éviter la survenue de raideur.

Dans certains cas de fractures associées :

• En cas de rupture ligamentaire entrainement une désaxation de l’articulation visible à la radio,
• Dans les cas d’instabilité majeure.

Le traitement sera alors la plupart du temps une réparation ligamentaire, soit par suture directe soit par réinsertion sur ancre.