Adénome hypophysaire (tumeur neuroendocrine hypophysaire)

Résumé
Un adénome hypophysaire est une tumeur bénigne qui s'est développée dans l'hypophyse (petite glande située sous le cerveau).

Qu’est-ce qu’un adénome hypophysaire ?

Un adénome hypophysaire est une tumeur bénigne qui s'est développée dans l'hypophyse. L’hypophyse est une petite glande située sous le cerveau qui contrôle la production d’hormones comme le cortisol, les hormones thyroïdiennes, l’hormone de croissance, la prolactine, les hormones sexuelles, l’ocytocine et l’hormone antidiurétique (qui limite la production des urines).

Cette tumeur de la base du crâne peut être découverte en cas de production excessive de certaines hormones (troubles des menstruations, écoulement mammaire, modification du visage, des mains des pieds, diabète, hypertension artérielle…) ou par compression des structures à proximité comme le nerf optique (vision floue, maux de tête…), mais il peut n’y avoir aucun symptôme.

Adénome hypophysaire

Quel est le traitement ?

En dehors du cas d’une tumeur sécrétant de la Prolactine et des tumeurs à hormone de croissance de petit volume qui peuvent être traitées médicalement, le traitement est chirurgical dans la quasi-totalité des cas. Nous utilisons la voie endoscopique endonasale (qui passe par le nez). Une fine caméra appelée endoscope ainsi que des instruments spécifiques permettent de réaliser la chirurgie en toute sécurité. Il s’agit d’une technique chirurgicale dite mini-invasive (peu délabrante) car elle utilise les voies naturelles et ne laisse pas de cicatrice visible. L’expérience du Pr JOUANNNEAU, avec près de 150 interventions par voie endoscopique endonasale chaque année (plus de 2000 procédures au total), associée à une collaboration étroite avec le service d’Endocrinologie de l'hôpital Louis Pradel, justifie notre reconnaissance comme centre de référence national en pathologie hypophysaire.

La décision de traitement a lieu lors d’une discussion collégiale entre plusieurs spécialistes (Réunion de Concertation Multidisciplinaire) : neurochirurgien, endocrinologue, radiologue …. Parfois, un simple suivi peut être nécessaire si l’adénome n’est pas volumineux ou qu’il ne provoque pas de symptôme ni de sécrétion hormonale anormale. Enfin la radiothérapie peut être une possibilité, souvent en complément de la chirurgie et/ou des médicaments.

Quels sont les principaux risques ?

Aucune chirurgie n'est sans risque. Les complications générales de toute intervention chirurgicale comprennent les saignements, les infections, les phlébites et embolies pulmonaires et les réactions à l'anesthésie.

Les risques opératoires spécifiques de la chirurgie hypophysaire liés à l’expérience du chirurgien et aux caractéristiques de la tumeur (volume, envahissement des structures adjacentes…) comprennent :

  • Troubles visuels : le nerf optique peut être fragilisé par la tumeur et, après la chirurgie, la vue peut ne pas récupérer ou, plus rarement s’aggraver.
  • Déficit hypophysaire : après la chirurgie, il peut y avoir un défaut de sécrétion d’une ou plusieurs hormones nécessitant un traitement médicamenteux substitutif qui peut être définitif.
  • Diabète insipide : en cas de dommage sur la partie postérieure de l’hypophyse (posthypophyse), un trouble de la régulation de la soif et de la production d’urines appelé diabète insipide peut survenir et nécessiter un traitement substitutif.
  • Brèche ostéoméningée : le liquide contenu dans les méninges autour du cerveau, peut s’échapper à travers l’orifice créé lors de la chirurgie. Un écoulement de liquide clair (comme de l’eau) par les narines peut se produire dans les jours suivants la chirurgie. Une ponction lombaire peut alors être nécessaire ; rarement une nouvelle chirurgie doit être envisagée pour colmater la brèche. Pour éviter cette complication, les méninges sont méticuleusement fermées en fin d’intervention, nécessitant parfois la prise de graisse au niveau de l’abdomen ou de la cuisse.
  • Méningite : l’infection des méninges est secondaire à la une brèche ostéoméningée et nécessite en général un traitement par antibiotiques.
  • Épistaxis : il s’agit d’un saignement nasal différé, lié l’irritation des muqueuses lors du passage des instruments. Il est favorisé par les troubles de la coagulation ou la prise de médicaments qui fluidifient le sang.
  • Plaie vasculaire : c’est une complication exceptionnelle, liée à la proximité d’importantes artères destinées au cerveau (artères carotides internes).

Après l’intervention, quelles sont les précautions à prendre ?

La durée de l’hospitalisation est de 4 jours environ. A la sortie de l’hôpital, plusieurs consignes sont importantes :

  • Un traitement hormonal substitutif par Hydrocortisone est donné systématiquement. Il sera réévalué avec un bilan complet des hormones hypophysaires lors d’une consultation avec un endocrinologue un mois après la chirurgie. Il ne faut en aucune manière arrêter le traitement sans permission médicale.
  • Des lavages de nez sont prescrits plusieurs fois par jour afin de libérer la congestion nasale liée à la voie d’abord chirurgicale. Il est important de se moucher doucement. Aussi, en cas d’éternuement, il ne faut PAS SE RETENIR. Enfin, il faut éviter les efforts de poussée abdominale (effort physique, constipation). L’ensemble est à maintenir pendant les 15 premiers jours.
  • Le résultat final de la chirurgie est établi à 3 mois avec un nouveau bilan des hormones hypophysaires associée à une IRM cérébrale, lors d’une consultation commune de neurochirurgie et endocrinologie avec votre chirurgien et l’endocrinologue.
  • Un arrêt de travail est prescrit pour 15 jours et peut être prolongé si nécessaire.
  • La douche est possible dès le lendemain de la chirurgie.
  • La fatigue est fréquente dans les premiers jours mais il est conseillé de reprendre progressivement une vie normale.
  • Après 15 jours, il est possible de s’immerger la tête complétement, reprendre une activité sportive et prendre l’avion ou aller en altitude (+1500m). La conduite automobile est dépendante de la vision. S’il existe un trouble visuel, la conduite ne doit pas être reprise sans l’accord de votre neurochirurgien ou de l’ophtalmologiste, voire d’un médecin de la commission du permis de conduire.

Il est important de connaitre les signes d’alarmes nécessitant de contacter votre médecin traitant ou de rappeler le service : fièvre, maux de tête intenses, troubles visuels, écoulement nasal clair continu, soif ou d’envie d’uriner fréquents, saignement de nez.

Dernière mise à jour le : mer 10/01/2024 - 17:55