Tumeurs de l’hypophyse, du nouveau dans la prise en charge

Les adénomes hypophysaires sont les principales tumeurs de l'hypophyse. Généralement bénignes, elles se développent dans une petite glande située sous le cerveau qui régule la production hormonale. Une endocrinologue accompagne désormais les 200 patients traités chaque année aux HCL.

Le traitement médico-chirurgical des adénomes hypophysaires repose sur une collaboration étroite entre un neurochirurgien expert, le Pr Emmanuel Jouanneau du service de neurochirurgie crânienne générale, tumorale et vasculaire à l’hôpital Pierre Wertheimer, et du service d'endocrinologie, de diabétologie et des maladies métaboliques A porté par le Pr Gérald Raverot à l’hôpital Louis Pradel. Ces derniers collaborent déjà depuis plusieurs années sur cette prise en charge pluridisciplinaire, mais il était essentiel, selon eux, de faire évoluer cette dernière.

Mieux coordonner les soins des patients pris en charge chaque année

« Avec une file active de 150 à 200 patients par an en constante augmentation, notre objectif est d'optimiser la prise en charge afin de diminuer la durée d’hospitalisation, de développer la prise en charge ambulatoire, lorsque cela est possible, et ainsi de mieux couvrir la permanence des soins sur le territoire », explique le Pr Jouanneau. « Pour cela, nous disposons de neuf lits de semaine et de dix en hôpital de jour. Il est nécessaire de mieux personnaliser la prise en charge du patient, d’améliorer la qualité des soins et de constituer une équipe paramédicale formée à ces pathologies », poursuit le Pr Raverot.

Un accompagnement personnalisé de l'hospitalisation au suivi post-opératoire

Face à ce constat, un nouveau poste d’endocrinologue a été créé afin de renforcer notamment le suivi médical périopératoire des patients et de développer une prise en charge ambulatoire.

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Dr Camille Sergeant, endocrinologue
Dr Camille Sergeant, endocrinologue

 

« Mon rôle consiste à faire le lien entre les deux services, à échanger avec les patients. L’idée est de rassurer le patient et d’évoquer de nouveau la chirurgie et la pathologie hypophysaire dont il souffre. La majeure partie de mon travail se concentre ensuite sur le suivi post-opératoire », décrit la Dr Camille Sergeant, en poste depuis janvier 2023. « Avant de signer une sortie du patient, environ trois jours après la chirurgie, je m’assure qu’il ne présente aucune éventuelle complication post-opératoire en vérifiant notamment les anomalies hormonales liées à l'intervention et en évaluant le fonctionnement de l'hypophyse. Puis, j’explique les prochaines étapes du suivi : le traitement préventif hormonal à domicile, les bilans hormonaux et les suivis à huit jours, un mois et trois mois à l’hôpital. Par ailleurs, je participe à la formation des infirmiers et internes en neurochirurgie pour qu'ils comprennent mieux le sens de cette coordination et soient sensibilisés aux pathologies endocriniennes. Enfin, je contribue à l’activité de recherche en lien avec le centre de référence, en plus des études cliniques et essais thérapeutiques destinés aux patients. Cette interdisciplinarité est très enrichissante, d’autant plus depuis la création du centre de radiothérapie à proximité des deux services. »

Grâce à ce travail collaboratif, les HCL sont ainsi devenus l’un des trois centres référents nationaux dirigeant deux réunions de concertations disciplinaires (RCP) nationales sur les pathologies hypophysaires.

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