Épicondylite (tennis elbow, coude du joueur de tennis)

Résumé
L'épicondylite, également connue sous le nom de « tennis elbow » ou « coude du joueur de tennis », est caractérisée par une inflammation ou une irritation des tendons extenseurs du poignet qui sont insérés à l’épicondyle latéral qui est la partie externe du coude bien palpable sous la peau.

Qu'est-ce qu'une épicondylite ?

Il s'agit d'une affection qui affecte à la fois le tendon et le périoste, principalement dans la zone de transition entre les deux structures. Bien qu'elle soit naturellement résistante, une exposition excessive à une activité répétitive ou à des chocs peut entraîner des altérations microscopiques et déclencher des douleurs.

Les symptômes typiques comprennent une douleur localisée à l'extérieur du coude, qui peut irradier vers l'avant-bras et le poignet, et qui est souvent augmentée par des activités impliquant la prise ou le mouvement de la main et du poignet.

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épicondylite

Quelles sont les causes de l’épicondylite ?

Cette affection est généralement causée par une surutilisation ou des mouvements répétitifs du bras et du poignet, comme ceux effectués par certains travaux manuels ou lors de la pratique du tennis, d'où son nom courant « tennis elbow ».

De plus, des facteurs comme le tabagisme, le diabète et d'autres maladies peuvent contribuer à la fragilisation de ces tendons.

Comment faire le diagnostic d’épicondylite ?

L’épicondylite se manifeste par des douleurs sur le bord externe du coude. Elles peuvent survenir de manière aiguë ou progressive et sont souvent associées à une activité professionnelle ou sportive spécifique. Elle affecte généralement le bras dominant.

Elle apparait initialement comme une gêne lors du toucher au niveau du coude, puis cette gêne évolue vers une douleur qui irradie vers la face externe du coude et l'avant-bras jusqu’au poignet. Certains mouvements sollicitant le coude, tels que les rotations de l’avant-bras ou la mise en extension du poignet, sont particulièrement douloureux. Les douleurs peuvent durer plusieurs mois. En moyenne, il faut environ un an pour que l'épicondylite du coude guérisse complètement.

La radiographie pourra mettre en évidence des calcifications au niveau de l’insertion des tendons synonyme de « tendinopathie calcifiante » cela se retrouve plutôt dans les stades avancés de la maladie.
Le diagnostic sera confirmé par une échographie ou une IRM qui mettra en évidence selon le stade de la maladie une inflammation du tendon ou une fissure de celui-ci.

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IRM du coude montrant une tendinopathie fissuraire du tendon de l’extenseur du poignet
IRM du coude montrant une tendinopathie fissuraire du tendon de l’extenseur du poignet (infiltration blanche au sein du tendon)

Quel est le traitement de l’épicondylite ?

Le premier traitement est avant tout médical avec repos, antalgiques, anti-inflammatoires, port d’une orthèse de repos la nuit et éventuellement la journée.

La rééducation joue un rôle primordial dans le traitement des épicondylites, elle associe assouplissement et massage des muscles en cause.

La recherche de la cause de la tendinopathie (geste répétitif, mauvaise prise en main d’un outil ou d’une raquette par exemple) est également indispensable. En effet si on ne corrige pas le facteur déclenchant, la tendinopathie reviendra à la reprise des activités.
Dans le cadre du travail cela peut se faire par une adaptation de son poste de travail, en travaillant sur l’ergonomie de son poste, dans le cadre sportif il faudra penser à corriger son geste ou modifier par exemple le grip de sa raquette pour retrouver une gestuelle non invalidante. Cette recherche des facteurs aggravants peut se réaliser avec l’aide un ergothérapeute en lien avec la médecine du travail ou un médecin du sport spécialisé par exemple.

En cas d’échec de ces mesures médicales et préventives et selon le stade de la maladie plusieurs thérapeutiques ont été proposées, comme les injections de corticoïdes ou de concentré plaquettaire (PRP) mais leur efficacité reste encore débattue.

Enfin, en cas de persistance des douleurs résistantes à toutes les mesures déjà évoquées, une chirurgie peut être réalisée à ciel ouvert ou sous arthroscopie. Elle consiste à réséquer la zone tendineuse inflammatoire pour « casser » le cycle de l’inflammation tendineuse ou encore à aviver la zone d’insertion tendineuse pour stimuler la cicatrisation. Les bons résultats rapportés de cette chirurgie sont de l’ordre de 50 %, raison pour laquelle elle ne sera proposée que dans les cas d’échecs d’un traitement médical ayant été conduit sur une durée suffisante (un an en moyenne).

Dernière mise à jour le : mar 27/02/2024 - 17:54