Trouble neurologique fonctionnel (TNF)

Résumé
Les troubles neurologiques fonctionnels (troubles à symptomatologie somatique et apparentés dans le DSM-5) sont des symptômes qui affectent la motricité volontaire, les fonctions sensitives ou sensorielles.

Qu'est-ce qu'un trouble neurologique fonctionnel ?

Les troubles neurologiques fonctionnels (troubles à symptomatologie somatique et apparentés dans le DSM-5) sont des symptômes qui affectent la motricité volontaire, les fonctions sensitives ou sensorielles.

La prévalence est de 5 patients pour 10 000 habitants. Les TNF correspondraient à 1 à 4 % des diagnostics retenus à l’hôpital général. Dans les services de neurologie, jusqu’à 30 % des patients en souffrent.
Ces troubles se situent à la frontière entre la neurologie et la psychiatrie car il s’agit d’une anomalie de fonctionnement du système nerveux central caractérisée par une altération de transmission de l’information entre les régions cérébrales impliquées dans la régulation émotionnelle et la représentation de soi d’une part et le système moteur et sensitif d’autre part. Les origines de la maladie sont multifactorielles (facteurs de risques psychiatriques et neurologiques). 

On retrouve généralement des facteurs prédisposants c’est-à-dire qui rendent vulnérable au développement de ce type de trouble. Il peut par exemple s'agir d'événements de vie difficiles, comme un burn-out au travail. Ensuite des facteurs précipitants "déclenchent" la maladie. Ils sont non-systématiques et parfois difficiles à identifier : des émotions fortes, positives ou négatives, par exemple. Enfin, des facteurs perpétuants favorisent le maintien de ce trouble dans le temps. Ils peuvent correspondre à des stratégies qui ont permis de s'adapter à une situation à un moment donné mais qui alimentent le trouble aujourd'hui.

Quels sont les symptômes d'un TNF ?

L’absence de lésion neurologique est une bonne nouvelle car les symptômes du trouble neurologique fonctionnel (TNF) sont curables. Le pronostic est néanmoins corrélé à la capacité du patient à s’adapter. En effet, il arrive que certains facteurs surviennent après le début de la maladie et entravent le rétablissement comme la multiplication des examens médicaux, le refus du diagnostic, les troubles dépressifs ou anxieux, les dysfonctionnements familiaux, etc.  Ces facteurs perpétuants contribuent à inscrire les troubles neurologiques fonctionnels (TNF) dans la durée.

Les troubles neurologiques fonctionnels (TNF) constituent une véritable maladie et les symptômes ne sont pas consciemment provoqués. Il existe une anomalie dans la façon dont le cerveau envoie les messages au corps.
Ils peuvent mimer un grand nombre de troubles neurologiques lésionnels. Ils sont caractérisés par plusieurs phénotypes qui peuvent s’associer :

  • les déficits moteurs et sensitifs,
  • les mouvements anormaux,
  • les crises non-épileptiques psychogènes (CNEP),
  • les troubles du langage
  • les troubles de la déglutition,
  • etc.

En parallèle, on retrouve fréquemment un syndrome douloureux, une fatigabilité et des troubles de l’attention et de la concentration.

 

Comment diagnostique-t-on un TNF ?

Le système nerveux ne fonctionne pas correctement. En effet, les imageries cérébrales fonctionnelles réalisées dans le cadre de la recherche ont permis de montrer des anomalies dans la transmission de l’information entre différentes régions cérébrales alors même qu’il n’y a aucune lésion de celui-ci.

Les examens complémentaires sont parfois nécessaires pour éliminer une pathologie neurologique grave mais ne doivent pas être systématiques et il est essentiel de ne pas les multiplier. En effet, les patients ayant des troubles fonctionnels n'ont pas de dommage du système nerveux, et les imageries telles que l’IRM ou le scanner sont donc bien normales et peu utiles.

Il est important de noter que le retard au diagnostic est de 7 ans en moyenne mais lorsque le diagnostic est retenu, il est rarement erroné (4 % des cas à 5 ans). Le diagnostic basé sur l’examen clinique, autrefois difficile, est de plus en plus recommandé. Il est basé sur l’histoire et du patient, la présence de symptômes positifs cliniques et électrophysiologiques. Le diagnostic clinique permet alors d’éviter l’errance diagnostique et la chronicisation du trouble. 

Dans 50 % des cas, l’annonce du diagnostic fait partie intégrante de la thérapie, permettant par la suite une meilleure acceptation et donc un meilleur contrôle des troubles.

Quels sont les traitements ?

La consultation d’annonce est primordiale et fait partie en elle-même du traitement. Elle va déterminer la compréhension et l’acceptation du diagnostic par le patient, ainsi que son adhésion à la stratégie thérapeutique.

Des interventions de psychoéducation pourront faire suite à l’annonce du diagnostic afin d’aider le patient à mieux comprendre les symptômes, leurs déclencheurs et leurs précurseurs et afin de l’aider à combattre les facteurs perpétuants.

Le socle de la prise en charge des troubles neurologiques fonctionnels (TNF) repose sur la multidisciplinarité, avec une collaboration étroite entre les différents acteurs : neurologues, psychiatres, rééducateurs.

Il n’y a pas de traitement pharmacologique spécifique efficace pour les troubles neurologiques fonctionnels (TNF). Le traitement de référence est à la fois psychothérapeutique (thérapies cognitives et comportementales, Eye Movement Desensitization and Reprocessing, hypnose, etc.) et physique (programmes de kinésithérapie, orthophonie, psychomotricité). 

Depuis 2017, les HCL ont mis en place un programme thérapeutique innovant baptisé PULS-TNF.

Dernière mise à jour le : lun 19/02/2024 - 17:56