Au cœur des HCL, ces chirurgiens qui reconstruisent l’avenir

C’est l’un des plus grands services de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique en France en termes d'effectifs chirurgicaux. Sous la chefferie du Pr Alain-Ali Mojallal, 14 chirurgiens développent leurs expertises dans tous les groupements hospitaliers des HCL, au service de tous les patients en quête de réparation.

« Toute chirurgie de réparation doit être esthétique et toute chirurgie esthétique doit être réparatrice », énonce Alain-Ali Mojallal, chef du service de chirurgie plastique, reconstructive et esthétique des HCL et professeur à l’université Lyon 1. Une réparation tant physique que psychologique.

Le service, qui a ouvert ses portes en 2006 à l’hôpital Édouard Herriot, avant de migrer à l’hôpital de la Croix-Rousse six ans plus tard, est devenu au fil des ans un véritable creuset d’excellence pour les futurs chirurgiens.

À tel point que son expertise est reconnue à l’international. Il n’est pas rare d’y croiser de jeunes internes étrangers, venus en stage pour compléter leur formation, en provenance d’Europe, d’Asie ou d’Amérique. Pour les chirurgiens, le CHU de Lyon offre une variété d’actes aussi vastes que stimulants.

À l’hôpital de la Croix-Rousse, l’activité est principalement dédiée à la chirurgie plastique et reconstructrice générale, incluant la reconstruction mammaire post-cancer du sein et la réparation de la silhouette après chirurgie d'amaigrissement (abdominoplastie, cruroplastie, brachioplastie, etc.). Des interventions sont également réalisées avec les orthopédistes pour les traumatismes et les infections des membres (dans le cadre du CRIOAC, centre de référence des infections ostéoarticulaires complexes), et avec les chirurgiens digestifs pour le cancer du périnée par exemple. La chirurgie de réassignation sexuelle (féminisation faciale, phalloplastie et vulvovaginoplastie) y est également pratiquée. La chirurgie esthétique (liftings, chirurgie des yeux, prothèses mammaires, liposuccion) représente environ 15 à 20% de l'activité. 

Un parcours ambulatoire pour une chirurgie plus fluide

Depuis fin mars 2025, un OBS (pour office based surgery) a ouvert au rez-de-chaussée du bâtiment R à l’hôpital de la Croix-Rousse. « C’est un réel progrès pour les patients nécessitant des chirurgies simples sous anesthésie locale, car il permet un circuit rapide, en ambulatoire, pratique et fiable », commente le chef de service. Depuis son ouverture, le taux de satisfaction des patients est très élevé. Bientôt, un laser et un appareil de drainage lymphatique vont enrichir l’offre.

Des brûlés aux enfants, la chirurgie plastique présente sur tous les fronts

À l’hôpital Édouard Herriot, est implanté le centre de traitement des brûlés, premier centre de France en termes d’activité. Les chirurgiens prennent en charge la chirurgie aiguë et la réparation des séquelles. Une activité de réparation des membres en collaboration avec les chirurgiens orthopédistes y est également présente. Le site abrite la banque de tissus et cellules qui prépare notamment les substituts cutanés pour les grands brûlés.

Trois chirurgiens sont basés à l’hôpital Femme Mère Enfant depuis novembre 2024. Ils développent leurs expertises en chirurgie sénologique (à la suite d’un cancer du sein, d’une malformation ou d’un traumatisme), une activité en forte croissance. Une chirurgie plastique pédiatrique y est également réalisée pour les tumeurs, malformations congénitales, traumatismes et brûlures chez les nourrissons.

À Lyon Sud, les chirurgiens interviennent dans la reconstruction mammaire en lien avec le service de gynécologie, dans la reconstruction pelvi-périnéale en collaboration avec les chirurgiens digestifs. 

Chirurgie réparatrice : quand la science régénère le vivant

« C'est l’une des rares spécialités chirurgicales qui est encore transversale. Travailler avec de nombreuses autres spécialités est très enrichissant », note le chef de service. Cette activité transversale couplée aux compétences développées dans le service attire de nombreux internes. Cependant, beaucoup de chirurgiens s'orientent après leur internat vers le secteur privé, en délaissant la microchirurgie, la chirurgie reconstructrice et la recherche universitaire pour des actes esthétiques non invasifs comme les lasers et les injections, déplore le clinicien et enseignant.

Concernant la recherche, le Pr Mojallal, en lien avec la banque de tissus et cellules des HCL, mise sur les applications des cellules souches mésenchymateuses du tissu adipeux pour la réparation et la régénération de la peau. Un protocole de recherche est en cours pour améliorer la prise en charge des grands brûlés présentant une brûlure circulaire, en combinant greffe de peau et injection de cellules graisseuses. Les premiers résultats sont encourageants, montrant davantage de souplesse de la peau greffée.

L'avenir pourrait être de reconstituer les trois couches de la peau grâce aux cultures cellulaires, ce qui améliorerait considérablement la qualité de la peau des brûlés et donc leur qualité de vie, vise le Pr Alain-Ali Mojallal.

 

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chirurgien habillé en bleu et bras croisés

Alain-Ali Mojallal est chef du service de chirurgie plastique, reconstructive et esthétique des HCL et professeur à l’université Lyon 1.