Cancer ORL : un premier traitement par radiothérapie avec IRM Linac

Les cancers ORL sont habituellement traités par radiothérapie mais entraînent des effets secondaires incommodants (sécheresse de la bouche et inflammation des muqueuses) pour le patient. Grâce au traitement avec IRM Linac, le service de radiothérapie des HCL a pu diminuer significativement ces effets en adaptant la dose d'irradiations à chaque séance.

Traités par radiothérapie, ces cancers de la bouche, de mauvais pronostic (taux de survie à cinq ans de 30 à 40 %), occasionnent des effets secondaires pérennes comme la sécheresse de la bouche due à l’irradiation des glandes salivaires. Or, « une étude a démontré que cette zone sensible, après un traitement par IRM Linac, était davantage préservée », informe la Dr Ariane Lapierre du service de radiothérapie de l'hôpital Lyon Sud.

Une première en France

En 2022, Dr Ariane Lapierre a traité un patient atteint d’un cancer de la bouche (gencives, mâchoire) pour la première fois en France avec ce nouveau système. En Europe, le traitement des tumeurs ORL par radiothérapie avec IRM Linac n’est proposé qu’en Allemagne et aux Pays-Bas.
Le traitement s’est déroulé selon le protocole habituel de 35 séances d’une quarantaine de minutes, cinq jours par semaine pendant près de deux mois.

Un traitement par radiothérapie adaptative pour irradier avec plus de précision

La dernière séance s’est déroulée le 13 décembre 2022. La différence a résidé dans cette radiothérapie adaptative, dont le plan de traitement a suivi les variations anatomiques du patient et ajusté la dose d’irradiations en fonction des zones plus ou moins agressives de la tumeur. En visualisant plus précisément la tumeur et en adaptant le rayonnement à chaque séance, les médecins ont sans doute pu réduire les effets secondaires (sécheresse de la bouche, inflammation des muqueuses) par rapport à une prise en charge classique et, surtout, ils ont pu irradier avec davantage de précision les zones les plus agressives et celles plus sensibles, optimisant ainsi le traitement thérapeutique. Une avancée conséquente pour ce patient âgé d’une soixantaine d’années.

Afin de démontrer scientifiquement l’intérêt de l’IRM Linac, la Dr Ariane Lapierre vient de répondre à un appel à projets de recherche financé par l’Institut national du cancer. « C’est une réelle opportunité de pouvoir utiliser ce système à la pointe de la radiothérapie », partage-t-elle avec satisfaction.

En attendant la validation de son projet d’investigation, la visite de contrôle à six mois devrait confirmer les réels bienfaits du traitement pour le premier patient français à avoir pu en bénéficier.

Dernière mise à jour le : ven 24/03/2023 - 16:24
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