Infarctus du myocarde ou crise cardiaque

Résumé
L’immense majorité des infarctus du myocarde (IDM ou plus communément appelé crise cardiaque ou arrêt cardiaque) est provoquée par un caillot qui vient brusquement obstruer une artère coronaire et priver d’oxygène et d’énergie une partie du muscle cardiaque. En intervenant au plus tôt pour déboucher l’artère, il est possible de limiter la taille de l’infarctus et ainsi d’éviter beaucoup de complications.

A quoi est dû un infarctus ?

La plupart des infarctus sont causés par un caillot qui obstrue soudainement une artère coronaire, privant une partie du muscle du cœur d'oxygène.

D'où provient ce caillot ?

Le caillot qui bouche l’artère provient d’une rupture de la couche la plus interne de l’artère coronaire (endothélium). La rupture est très souvent consécutive à l’érosion de cet endothélium provoquée par l’accumulation de dépôts de mauvais cholestérol tout au long de la vie. Ces dépôts sont appelés « plaques d’athérosclérose ».

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Plaques d’athérosclérose

Quelles sont les causes d'un infarctus ?

Le vieillissement est le principal facteur d’athérosclérose, contre lequel nous ne pouvons rien faire.

Il existe en revanche d’autres facteurs favorisant cette athérosclérose et contre lesquels il est possible de lutter :

Comment contrôler ses facteurs de risque après un infarctus ?

Prendre correctement ses traitements

Les médicaments qui vous sont prescrits sont essentiels même s’ils ne vous protègent pas à 100 %. Chacun d'entre eux à néanmoins un rôle précis pour vous protéger des récidives et des complications.
Leur impact bénéfique est prouvé scientifiquement sur votre pronostic après un infarctus.
Ne pas prendre un ou plusieurs des traitements prescrits entraîne une vraie perte de chance (nouvel infarctus, AVC, insuffisance cardiaque…).

Arrêter de fumer

Le tabagisme est un facteur de risque majeur pour l’infarctus mais aussi pour les cancers et la santé en général. Si vous êtes fumeur, nous pouvons vous aider et vous conseiller sur les moyens pour atteindre cet objectif. L'arrêt du tabac est un des moyens permettant de réduire le risque de récidive d'infarctus et de décès.
Des tabacologues sont disponibles à l'hôpital pour vous accompagner dans cette démarche qui peut être difficile.

Contrôler et traiter son cholestérol

Le mauvais cholestérol (LDL-c en particulier) est le carburant de l’athérosclérose. Après un infarctus, l’objectif est d’obtenir des taux de LDL-c fortement réduits (dans la plupart des cas, objectif < 0,55 g/L). Cette forte réduction du mauvais cholestérol est nécessaire pour vous protéger au mieux, mais ne peut être obtenue que par les traitements (statines +/- ézétimibe), en complément d'une alimentation raisonnée et équilibrée.

Contrôler et traiter son hypertension

Votre tension artérielle (TA) doit être < 130/80 mmHg que vous preniez déjà un traitement contre l’hypertension ou non. Si vous n’étiez pas connu comme hypertendu avant l’infarctus, un traitement médicamenteux est indiqué si votre TA est > 140/90 mmHg. Vous pouvez aussi, en complément du traitement, faire baisser votre TA en adoptant un style de vie sain (se référer aux points suivants) et en limitant particulièrement la consommation de sel.

Contrôler et traiter son diabète

Si vous êtes diabétique, votre diabète a contribué à détériorer vos artères coronaires et favorisé la survenue de votre infarctus. Il est très important dans ce contexte d’être très vigilant sur le contrôle de votre diabète pour limiter les risques de récidive, mais aussi les autres complications liées.Les médicaments antidiabétiques qui vous sont prescrits sont essentiels pour limiter l’excès de sucre dans le sang, mais ne sont pas suffisants : adopter une bonne hygiène de vie (alimentation et exercice physique) est aussi indispensable.

S’alimenter correctement

S’alimenter de façon raisonnée et équilibrée est tout aussi important et complémentaire. Héritage de nos cultures personnelles et familiales, certaines de nos habitudes alimentaires peuvent avoir un impact néfaste sur notre santé sans que nous en ayons conscience.

L’aide d’un diététicien est précieuse et vous pouvez, avant votre sortie de l’hôpital, solliciter les soignants pour programmer une consultation ultérieure. L’objectif est de modifier durablement et favorablement (au besoin) vos habitudes au bénéfice de votre santé.

Gérer son stress

Le stress, l’anxiété, la dépression ne sont pas bons pour les coronaires, ni pour la santé en général. Souvent, un stress aigu psychologique peut être l’étincelle qui favorise le déclenchement de l’infarctus ; une anxiété ou un stress chronique favorise le développement de l’athérosclérose. Il est important de prendre en charge cet aspect après l’infarctus et de ne pas hésiter à solliciter l’aide des professionnels, psychologues en particulier. Le lien avec l’environnement familial et professionnel est essentiel à prendre en compte.

Faire régulièrement de l’exercice physique

Il est scientifiquement démontré que l’insuffisance d’exercice physique combinée à la sédentarité (le fait de rester assis plusieurs heures par jour) augmente le risque de maladies cardiovasculaires et de cancers.
Après un infarctus, il est recommandé de commencer ou de reprendre une activité physique régulière.

S'inscrire en réadaptation cardiaque

Après un infarctus du myocarde, il est fondamental d'envisager une réadaptation cardiaque en centre spécialisé. Cette dernière repose sur un programme complet combinant exercices physiques et ateliers : conseils diététiques, accompagnement à l'arrêt du tabac, prévention et vie pratique après un infarctus.

Connaître sa pathologie et organiser son suivi

  •  Revoir son médecin traitant dans le mois qui suit l’infarctus.

Votre médecin traitant est apte à assurer votre suivi médical après un infarctus, avec l’aide du compte-rendu d’hospitalisation et des documents qui vous ont été remis à la sortie. Il s'occupe également de la déclaration d’affection longue durée (ALD).

  • Avoir un suivi cardiologique annuel minimal lorsque l’infarctus n’est pas compliqué.

Il devra être adapté en fonction de votre situation, selon les indications communiquées lors de votre sortie et celles qui vous seront données après votre réadaptation.

  • Avoir un cardiologue de proximité.
  • Connaître les signes d’alerte qui doivent déclencher l’appel du SAMU (15).
  • Ne pas faire d’automédication et demander l’avis de son médecin traitant ou de son cardiologue pour toute introduction de traitement ou proposition d’arrêt de traitement.
  • Connaître les règles d’utilisation de la trinitrine.
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