« Mon médecin m’a dit ‘Moi j’y crois’ ! », portrait d’une survivante

Annie habite en Haute-Loire. En mai 2018, elle rentre à l’hôpital du Puy-en-Velay pour une phlébite. On lui fait faire un doppler. Les résultats ne sont pas bons. Un scanner. Pas bon. Le couperet tombe. Annie souffre d’un lymphome B à grandes cellules dont la phlébite n’était qu’un symptôme.

Tout s’enchaîne très vite : des séances de chimiothérapie au Puy-en-Velay puis, rapidement, 5 protocoles au CHU de Clermont-Ferrand. L’échec à nouveau : « Je ne peux plus rien faire pour vous », se résigne son oncologue. Pour autant, ce n’est pas la fin de l’histoire. Annie est adressée au service d’hématologie clinique des Hospices Civils de Lyon.

Un nouveau traitement d’immunothérapie

Début 2019, elle rencontre le Pr Hervé Ghesquières. Il lui explique qu’il existe une solution de recours, même après plusieurs échecs thérapeutiques : les CAR-T cells. Il s’agit d’un nouveau traitement d’immunothérapie construit à partir des propres cellules immunitaires du patient. Le principe des CAR-T cells consiste à prélever les lymphocytes T du patient (globules blancs) et à les modifier génétiquement en laboratoire afin de les munir d’un récepteur artificiel, le CAR. Réinjectées au patient, les cellules modifiées se transforment en tueurs d’élite capables d’identifier et d’attaquer les cellules tumorales. Annie se souvient que tout lui a été expliqué à l’aide d’« un joli dessin » qu’elle a conservé précieusement.

Quand elle s’est présentée pour son prélèvement, peu de temps après cette première consultation, l’état de santé d’Annie était très préoccupant : « Je ne pouvais même plus marcher, ma fille a dû aller chercher un fauteuil pour me monter dans le service ». L’équipe soignante avait un doute, Annie allait-elle supporter un protocole lourd, en commençant par le prélèvement sanguin de 4 heures ? Le Pr Ghesquières a tranché, Annie s’en souvient très bien.

« Il n’a pas hésité, il leur a dit ‘Moi j’y crois !’ Et ils m’ont tout de suite emmenée transformer mes cellules en petits soldats ! »

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Annie à l'hôpital Lyon Sud
Annie à l'hôpital Lyon Sud

Enfin les beaux jours !

« C’est un protocole très lourd et pénible parce que long, mais j’ai été tellement bien soignée ! », raconte Annie, dans une émotion encore vive. « Toute l’équipe est formidable, de la personne qui fait le ménage aux grands professeurs. Je suis une battante, je ne me plains pas beaucoup, mais j’étais raplapla et comme je n’arrivais pas à manger, ils me faisaient des purées avec des petits morceaux de beurre ». Pour Annie, être bien entourée dans cette épreuve a été primordial. Au-delà d’une équipe aux petits soins, elle a pu aussi compter sur sa famille : « Mes enfants et mes sœurs m’ont soutenue tout du long, je les remercie sincèrement ».

Du prélèvement à sa sortie, la septuagénaire sera restée près d’un mois dans le service d’hématologie. « C’est qu’ils ne voulaient pas me lâcher comme ça ! », s’amuse-t-elle aujourd’hui, heureuse d’aller bien enfin. En rémission depuis 15 mois, Annie vient de clore un cycle de visites de contrôle tous les 3 mois ; elle n’aura plus qu’à se déplacer tous les 6 mois désormais. « C’est une nouvelle étape. Je suis contente et je sais que si j’ai le moindre souci, je peux passer un coup de fil ». Souhaitons-lui de beaux jours entourée de ses proches.

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