Greffes, dons d'organes et de tissus

Résumé
En France, plus 66 000 personnes vivent grâce à une greffe. Au CHU de Lyon, nous sommes acteurs à chaque étape du parcours de greffe d’organes et de tissus.
Sections

« Tous receveurs, tous donneurs »

Que dit la loi sur le don d'organes et de tissus ?

En France, le don d'organes et de tissus est encadré par les lois de bioéthique, qui reposent sur trois principes fondamentaux : le consentement présumé, la gratuité du don et l’anonymat entre le donneur et le receveur.

  • Le principe du « consentement présumé » signifie que toute personne est considérée comme un donneur potentiel d'organes et de tissus après son décès, sauf si elle a exprimé de son vivant son opposition. Cette opposition peut être manifestée de deux manières :

D’où la nécessité d’informer ses proches de son positionnement.

  • Le principe de gratuité signifie que le don est un acte de générosité et de solidarité, motivé par le seul désir d'aider une autre personne. Il ne peut donc pas faire l'objet d'une rémunération ou d'une contrepartie financière quelles qu'elles soient.
  • Le principe d'anonymat garantit que l'identité du donneur et celle du receveur restent confidentielles.

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Quels organes et tissus peuvent être greffés ?

Il est possible de prélever des organes pour la greffe dans des circonstances définies : mort subite et transport à l’hôpital sous massage cardiaque, décès en réanimation (mort encéphalique : arrêt définitif du fonctionnement du cerveau) ou décision de limitation des traitements (lorsque la vie n’est maintenue que par des manœuvres de réanimation, sans espoir d’amélioration).

Chaque organe de notre corps joue un rôle crucial dans le maintien de nos fonctions vitales. 

Les organes concernés par la greffe sont :

  • le cœur
  • les poumons 
  • les reins
  • le foie 
  • le pancréas
  • les intestins

Le rein reste l’organe le plus greffé en France.

À l’issue de la plupart des décès en France, il est possible également de réaliser des prélèvements de tissus. Ces tissus permettent de greffer des patients souffrant de troubles visuels, de brûlures extrêmes, d’affections graves des valves cardiaques, d’infection des vaisseaux, de cancer des os.

Des tissus peuvent être également prélevés :

  • les os
  • les artères
  • les valves cardiaques
  • les veines
  • les tendons ou les ligaments
  • les cornées
  • les vaisseaux
  • la peau

En 2024, même si plus de 6 000 greffes ont pu être réalisées au niveau national, 2 à 3 personnes décèdent encore chaque jour, faute d’organes.

Testez vos connaissances

Dons d'organes et de tissus après la mort ou don de son vivant

Le don d'organes et de tissus après la mort

Les différentes étapes du don d'organes et de tissus après le décès d'une personne.

  • Décès d'une personne

Lorsqu'une personne décède, elle est prise en charge par la Coordination Hospitalière des Prélèvements d'Organes et de Tissus (CHPOT).

  • Consultation du registre national des refus

L'équipe consulte le registre national des refus pour s'assurer que le défunt n'était pas inscrit sur le registre national des refus. Elle interroge ensuite les proches du défunt pour s'assurer qu'il ne s'y était pas opposé de son vivant (si c'est le cas, aucun prélèvement ne sera réalisé).

  • Diagnostic et analyses

Si le défunt ne s'est pas opposé au don, des analyses sont effectuées pour évaluer la qualité des organes et des tissus. L’Agence de la biomédecine est directement prévenue ce qui permet de démarrer la recherche de receveurs compatibles.

  • Accompagnement et soutien des proches

La coordination hospitalière joue un rôle crucial tout au long du processus de don d'organes et de tissus en assurant à la fois l'accompagnement aux familles endeuillées et la préservation des organes et tissus du défunt.

  • Prélèvement des organes

Lorsque toutes les conditions sont réunies, le prélèvement d'organes et de tissus peut avoir lieu. Cette intervention chirurgicale est effectuée par une équipe spécialisée, avec le même respect et la même attention que pour une opération sur une personne vivante. Les cicatrices sont recouvertes d’un pansement et le corps du défunt est ensuite rendu à la famille.

  • Transport des organes

Les chirurgiens et les greffons sont transportés vers les hôpitaux où se trouvent les receveurs par tous les moyens adaptés (voiture, train, avion) en fonction des distances, de l’urgence de la situation et dans les plus brefs délais.

  • Conservation des organes

Les organes sont maintenus à une température de 4°C dans des conteneurs spécifiques afin de les préserver. Les tissus prélevés sont quant à eux conservés dans des banques spécialisées.

  • Greffe sur le patient receveur

Une fois l'organe arrivé, les équipes chirurgicales procèdent à la transplantation sur le patient receveur. Cette intervention délicate nécessite une coordination précise et une expertise pointue.

Le don d'organes de son vivant

  • Organes concernés

Le don d'organes peut également être réalisé de son vivant. Il concerne essentiellement le rein et le lobe du foie moins fréquemment.

  • Qui peut donner ? Et à qui ?

La loi de bioéthique du 7 juillet 2011 a apporté une évolution significative en élargissant le cercle des donneurs vivants potentiels. Lorsqu'une personne a besoin d'une greffe de rein, quelqu'un de son entourage peut donc devenir donneur vivant : un parent, un enfant, un frère ou une sœur, un conjoint, des grands-parents...

Le donneur potentiel est soumis à un bilan médical complet, comprenant des examens cliniques, radiologiques et biologiques visant à garantir la sécurité du donneur et du receveur. Le processus sera composé de nombreuses démarches. Le donneur conserve le droit de changer d'avis jusqu'à l'intervention chirurgicale.

La Coordination Hospitalière des Prélèvements d’Organes et de Tissus des HCL

Appel 24h/24  -  7j/7 
Tél : 04 72 11 02 28
Fax : 04 72 11 09 59

La coordination des prélèvements d'organes et de tissus des HCL est un service hospitalier qui, en étroite collaboration avec l’Agence de la biomédecine, contribue à améliorer l’accès à la greffe.

Le rôle principal de la coordination est de recenser les donneurs potentiels, de rechercher auprès des proches le témoignage de la volonté du défunt et d’organiser le prélèvement des organes et/ou des tissus. Dans ce contexte de pénurie, les établissements de santé participent à des réseaux de prélèvement afin de faciliter la mise à disposition de greffons.

La coordination est, avec le médecin ayant pris en charge le donneur potentiel, l’interlocuteur privilégié des proches du défunt. Elle les accompagne dans leur réflexion sur le don.

Parler du don en famille

Même avec l’encadrement prévu par la loi, le sujet du consentement au don d’organes et de tissus est douloureux lorsqu’il est abordé au moment du décès. Avant d’envisager un prélèvement d’organes et de tissus, l’équipe médicale vérifie en effet si le défunt était inscrit sur le registre national des refus et, dans la négative, consulte la famille. Face aux équipes de coordination hospitalières, les proches peuvent avoir un sentiment de doute : s’ils connaissent et peuvent respecter avec certitude la volonté du défunt, c’est une douleur en moins.

Dire de son vivant ce que l’on souhaite concernant le don d'organes et de tissus permet de ne pas ajouter un questionnement difficile pour les proches à la souffrance causée par le deuil.

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