Une charte de la consultation en gynécologie et en obstétrique

Aux HCL, une charte de la consultation et des examens en gynécologie et en obstétrique rappelle aux patientes leurs droits ainsi que les bonnes pratiques d'une spécialité en lien avec leur intimité.

Ces dernières années, les témoignages de femmes du monde entier ont dénoncé des actes sexistes vécus pendant les consultations gynécologiques et obstétricales ou lors de leur accouchement. Ils font état d’examens brutaux, d’injonction sur le physique ou la volonté ou non d’enfanter, d’examens pratiqués sans consentement et même de violences sexuelles. Ces témoignages de maltraitances et de violences ont permis d’éveiller les consciences.

Les violences gynécologiques et obstétricales

On parle désormais des « violences gynécologiques et obstétricales », terme émergeant en France mais déjà inscrit dans la loi en Amérique latine (Argentine, Mexique, Venezuela) et dans le monde anglo-saxon (1). Il apparaît donc nécessaire de promouvoir les pratiques bienveillantes et d’assurer un accueil et un accompagnement humain, respectueux et digne des patientes et des parturientes.
C’est pourquoi le collège national des gynécologues obstétriciens de France (CNGOF) a élaboré une charte de la consultation en gynécologie ou en obstétrique.

Une charte pour rappeler les droits des patientes et sensibiliser les praticiens

Cette charte se décline maintenant à l’échelle des HCL, où elle est amenée à être accessible dans tous les services de gynécologie-obstétrique.
« L’idée est d’instaurer ou de réinstaurer la confiance entre le praticien et sa patiente », explique le Pr Cyril Huissoud, secrétaire général du CNGOF, chef du service de gynécologie-obstétrique de l'hôpital Femme Mère Enfant et corédacteur de la charte.
« L’objectif est de rappeler aux patientes, leurs droits, centrés sur la notion de consentement, ainsi que les bonnes pratiques d’une spécialité en lien avec leur intimité psychique et physique », relève-t-il.

La charte a aussi la vertu de sensibiliser les praticiens aux violences gynécologiques et obstétricales. Il n’est pas question de stigmatiser une profession mais bien d’accompagner, de former et de soutenir ceux qui ont voué leur vie professionnelle au soin et au bien-être.

Pour rappel, une étude démarrée en 2018 avait montré que plus de 90 % des femmes qui ont accouché dans l’une des 26 maternités du réseau périnatal Aurore, dont les maternités des HCL, s’étaient déclarées satisfaites de leur accouchement(2). L’étude, dont les HCL sont le promoteur principal, visait à évaluer la proportion de femmes rapportant des gestes, actes médicaux, paroles, et/ou des attitudes gênantes ou blessantes parmi les femmes.

« C’est pour les 10% ayant un mauvais vécu de leur accouchement que nous devons continuer à améliorer nos pratiques et ainsi répondre aux attentes de toutes nos patientes », soutient le Pr Huissoud, coauteur de l’étude.

 

(1) Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes dans son rapport sur les actes sexistes durant le suivi gynécologique et obstétrical, publié en juin 2018. Voir aussi la proposition de résolution nº 3305 de l’Assemblée nationale. Disponibles en ligne.

(2) Sur 803 femmes qui ont accouché, plus de 627 ont accepté de répondre. Gaucher L, Huissoud C, Ecochard R, et al. : the AURORE Group. Women’s dissatisfaction with inappropriate behavior by health care workers during childbirth care in France: A survey study. Birth. 2021; 00:1–10. https://doi.org/10.1111/birt.12542

Dernière mise à jour le : ven 16/09/2022 - 16:22