Trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)

Le TDAH est un trouble du neurodéveloppement qui commence dans l’enfance et peut persister la vie durant (de l’âge adulte à la vieillesse). Il se manifeste par des difficultés à maintenir l’attention, une activité motrice excessive (hyperactivité), et/ou une tendance à agir de manière impulsive.

Il peut aussi être associé à d'autres troubles comme des troubles du sommeil, des troubles anxieux, ou encore des troubles des apprentissages.

Ce trouble concerne environ 5 % des enfants et 3 % des adultes (reco HAS) dans le monde. Il peut avoir des conséquences importantes s’il n’est pas pris en charge, par un exemple un décrochage scolaire, des difficultés sociales, des problèmes d'estime de soi, ou un risque suicidaire accru. Pourtant, des solutions existent, et une bonne prise en charge permet souvent une amélioration significative de la qualité de vie.

Les manifestations varient d’un individu à l’autre.

Le TDAH doit comporter un certain nombre de symptômes au sein d'au moins une de ces trois dimensions :

• Inattention : difficulté à se concentrer, à terminer une tâche, oublis fréquents, distraction ;
• Hyperactivité : agitation motrice, besoin constant de bouger, difficulté à rester en place ;
• Impulsivité : tendance à interrompre, à parler sans réfléchir, difficulté à attendre son tour.

Le TDAH peut prendre des formes différentes :

• Inattentif : les symptômes d’inattention sont prédominants ;
• Hyperactif/Impulsif : les symptômes d’hyperactivité impulsivité sont prédominants ;
• Mixte : la personne présente à la fois les critères d’inattention et d’hyperactivité/impulsivité.

Chez l’adulte, les signes peuvent persister mais aussi évoluer. L’hyperactivité devient souvent plus discrète, tandis que l’inattention, les difficultés d’organisation, la gestion du temps ou les oublis restent fréquents.

Le TDAH a une origine multifactorielle :

• Génétique : forte héritabilité (environ 70%)
• Neurobiologique : anomalies dans certaines régions du cerveau (région frontale et temporo pariétale) impliquées dans l’attention et le contrôle des impulsions
• Environnementale : exposition prénatale au tabac, à l’alcool ou au stress, prématurité ou encore faible poids de naissance (PN < 2500 grs).

Le diagnostic du TDAH repose sur un entretien médical approfondi (histoire des difficultés et évolution des symptômes au cours du développement) et un examen clinique minimal (ex : recherche d’un déficit auditif ou visuel, niveau d’intelligence, motricité globale et fine).

Aucun test (biologie, imagerie etc..) n'est nécessaire pour confirmer le trouble.

Le médecin s’appuie également sur :

• L’analyse des symptômes et de leur retentissement sur le quotidien ;
• L’utilisation d’échelles comportementales validées (par exemple : échelle de Conners).

À noter que la réalisation d’un bilan attentionnel n’est pas impérative.

Le TDAH peut être dit « complexe », notamment en présence d'autres troubles associés.

La prise en charge du TDAH dépend de l’âge de la personne, de la sévérité des symptômes et de leur impact. Elle repose sur une approche multimodale :

• Avant 6 ans : priorisation des approches non médicamenteuses (ex : Programme d'Education aux Habiletés Parentales) ;
• Après 6 ans et chez les adolescents : aménagements psycho éducatifs et scolaires, rééducations spécifiques selon les besoins (ex : orthophoniste, psychomotricien, ergothérapeute), prise en charge psychothérapeutique (en cas de troubles anxieux ou de l’humeur associé) et, si nécessaire, médicamenteuse (méthylphénidate) ;
• Chez les adultes : thérapies cognitives et comportementales (TCC), activités physiques adaptées, prévention du risque de mésusages toxiques (ex : alcool, cannabis) reconnaissance du handicap et aménagements de poste si nécessaire, traitements médicamenteux si besoin.

Les médicaments psychostimulants (comme le méthylphénidate) sont recommandés en première intention chez les enfants de plus de 6 ans et chez les adultes lorsque les symptômes sont sévères et retentissent sur le quotidien.

Le TDAH nécessite un suivi régulier pour adapter la prise en charge au fil du temps. Ce suivi permet d’évaluer l’évolution des symptômes, l’impact des traitements et d’ajuster les accompagnements.