8 juin : journée mondiale de la maladie du foie gras ou NASH

08/06/2023 Journée mondiale de la maladie du foie gras ou NASH
La maladie du foie gras ou maladie du soda (NASH) est irréversible lorsqu'elle est diagnostiquée trop tardivement. À l'occasion de la journée mondiale de la NASH, on fait le point sur cette maladie qui toucherait entre 25 et 30 % de la population.

La NASH (acronyme anglais qui signifie : stéato-hépatite non alcoolique) est due à l’accumulation de graisse dans le foie liée à de mauvaises habitudes alimentaires et à la sédentarité.
Un dépistage de la NASH est donc indiqué chez les patients à risque : diabétiques de type 2 et obèses.

Entre 25 et 30 % de la population serait concernée

Du foie sain à la cirrhoseElle se développe de façon inquiétante dans les pays industrialisés. Entre 25 et 30 % de la population serait concernée. Ça sera prochainement la 1re cause de greffe de foie.

Les symptômes ne se manifestent généralement pas avant le stade de la cirrhose. Et elle est souvent découverte fortuitement.

Première cause de maladie chronique du foie dans le monde

Maladie métabolique, elle est prise en charge par différents spécialistes aux HCL (endocrinologues, hépatologues, greffeurs, chirurgiens bariatriques). « La surcharge en graisse peut rester bénigne : il s’agit de la NAFLD* (*nonalcoholic fatty liver disease). C’est la 1re cause de maladie chronique du foie dans le monde, avec une prévalence de 25.7 % et de 3 % à 10 % chez les enfants et les adolescents » explique le Pr Cyrielle CAUSSY, endocrinologue dans le service d'Endocrinologie-Diabète-Nutrition.
« Mais certains patients développent une forme plus grave avec inflammation évoluant vers une fibrose, il s’agit là de la NASH. Cette pathologie est alors plus qu’une maladie du foie car celui-ci est au centre de tout le processus métabolique. Le foie NASH chroniquement malade et inflammé produit de nombreuses molécules circulantes, avec des effets néfastes. Ainsi, le premier danger pour les patients NASH est bien cardiovasculaire » poursuit-elle.

En l’absence de tests diagnostiques non-invasifs, sa prévalence n’est précisément pas connue, mais on sait que 25 à 30 % des personnes obèses ou diabétiques de type 2 en sont atteints.

Des examens de première ligne peuvent être prescrits par les médecins généralistes : une échographie abdominale pour rechercher un foie graisseux, un bilan sanguin associé à des scores biologiques permettent d’exclure les cas de forme grave. En cas de suspicion de NASH, une prise en charge par un hépatologue qui travaille en lien avec les endocrinologues est recommandée.

Modifier son mode de vie pour agir sur la maladie

« La progression de la fibrose hépatique est accompagnée d'un risque accru de développer un cancer du foie, avant même l'établissement d'une cirrhose du foie complète et le développement d'une décompensation hépatique » explique le Pr. Massimo LEVRERO, hépatologue dans le service d'hépatologie et gastroentérologie.

« A ce jour, il n'y a pas de médicament approuvé, et seule la perte de poids est préconisée. Les patients atteints de la NASH peuvent agir sur la maladie en modifiant leur mode de vie. Une modification efficace et durable peut avoir un effet sur la NASH et même sur la fibrose, sous réserve d’une perte de poids durable et supérieure à 10 % de la masse corporelle. Cependant, plusieurs nouveaux médicaments agissant sur différents mécanismes physiopathologiques de la NASH sont en cours de développement et sont disponibles pour les patients ayant un besoin plus urgent dans le cadre d'essais cliniques menés dans les CHU, y compris les HCL ».

« La chirurgie bariatrique peut aider à maigrir les patients atteints de NAFLD / NASH. Elle concerne les personnes obèses avec des co-morbidités. Elle est efficace puisqu’on note une amélioration de 85 % de la NASH et de 35 % des fibroses » précise le Pr Maud Robert, chirurgienne digestive aux HCL. Enfin, « la transplantation hépatique est indiquée en cas d’évolution terminale de la cirrhose ». Explique Jérôme Durmortier, hépatologue dans le service d'explorations fonctionnelles digestives. « C’est l’intervention qui a sauvé Pierre Ménès. Pour le moment, les greffes de foie dues à une NASH n’arrivent qu’après les greffes pour cirrhose alcoolique ou virale. Mais si nous suivons le mode américain ça sera prochainement la 1re cause de greffe … »

Mieux dépister et combattre des maladies du foie qui ne cessent de progresser

Près d’1,5 milliard de personnes dans le monde vivraient avec une maladie du foie et plus de 2 millions en meurent chaque année (dont 17 000 en France)1, que ce soit du fait de complications graves liées à une cirrhose, d’un carcinome hépatocellulaire (cancer du foie) ou de défaillances hépatiques aiguës ou chroniques (hépatites B ou C). En raison, notamment, de la forte hausse de la "maladie du foie gras" (la NASH), le nombre de cancers du foie pourrait augmenter de 55%2, au niveau mondial, d'ici à 2040.

En réunissant chercheurs, cliniciens, industriels et représentant de patients sur un même site pour travailler autour d’un seul et même organe, l'IHU EVEREST compte développer de nouvelles stratégies de gestion des pathologies chroniques, avec un diagnostic et des interventions thérapeutiques précoces, et de nouvelles classifications des maladies pour la personnalisation des traitements.

 

1 OMS

2 étude publiée dans la revue scientifique The Lancet

Dernière mise à jour le : lun 15/01/2024 - 10:00
Blocs libres

Voir les témoignages de Liliane atteinte par la NASH et du Pr Cyrielle Caussy du service d'Endocrinologie-Diabète-Nutrition de l'hôpital Lyon Sud (BFM Lyon)

Podcast de la Chronique Santé de RCF "Le Docteur Marianne Maynard médecin dans le service d'hépatologie et gastroentérologie à l'hôpital de la Croix-Rousse nous parle de la maladie du soda."