Somnambulisme, terreurs nocturnes et éveils confusionnels
C'est quoi les parasomnies du sommeil ?
Somnambulisme, terreurs nocturnes et éveils confusionnels font partie des parasomnies (ce sont des évènements indésirables au cours du sommeil) du sommeil lent. On les appelle aussi « troubles de l’éveil » car ces parasomnies sont liées à l’incapacité à se réveiller complètement au cours du sommeil lent, stade de sommeil lors duquel l’activité du cerveau est la plus lente. Ce réveil incomplet peut se manifester par différents types de comportements dont la personne n’a pas conscience et dont elle ne se souviendra en général pas le lendemain matin.
Les parasomnies du sommeil lent sont très fréquentes chez l’enfant et disparaissent à l’adolescence dans plus de 80 % des cas ; leur prévalence chez les adultes est estimée autour de 2 à 4 %. Il existe une prédisposition familiale.
Ces parasomnies sont souvent considérées comme bénignes, car elles ne résultent pas d’une maladie neurologique sous-jacente, mais elles peuvent s’avérer très invalidantes :
- risque de blessure pour la personne atteinte ou son entourage,
- perturbation de la qualité du sommeil,
- fatigue et somnolence la journée
- ou encore répercussions sociales et familiales, avec altération de la qualité de vie.
Des manifestations variables
Lors d’un éveil confusionnel, la personne peut ouvrir les yeux, s’asseoir dans son lit, parfois parler (somniloquie)
Lors d’une terreur nocturne, le début est brutal en général, avec cri et manifestations de terreur (sueurs, accélération la fréquence cardiaque, respiration rapide)
Lors d’un épisode de somnambulisme, il y a déambulation, la personne sort du lit voire de la chambre. Rarement des comportements complexes sont possibles (prise alimentaire, comportements sexuels (=sexsomnie), envoi de textos ou de mails, sortir de la maison et prendre la voiture etc.). Les épisodes surviennent souvent en début de nuit, les personnes sont difficiles à réveiller, et généralement confuses si on essaye d’interagir avec elles.
Comment est réalisé le diagnostic ?
Le diagnostic repose d’abord sur l’interrogatoire c’est-à-dire la description précise des épisodes. Comme les personnes atteintes de troubles de l’éveil n’ont pas ou peu de souvenir des épisodes, il est souhaitable qu’elles soient accompagnées par des « témoins » (partenaire de lit) à la consultation.
Il peut être aussi très utile d’apporter une vidéo (faite avec un smartphone par exemple). Lorsque le diagnostic n’est pas certain, que les épisodes sont fréquents ou sévères, ou lorsqu’on suspecte une autre maladie du sommeil associée comme des apnées, un enregistrement à l’hôpital (vidéo-polysomnographie) peut être proposé.
Quel est le traitement ?
Le traitement repose sur différents axes :
- sécurisation de l’environnement pour limiter le risque de blessure,
- éviction des situations qui rendent le sommeil plus profond (privation de sommeil, rythmes irréguliers),
- éviction des facteurs qui fragmentent le sommeil et favorisent les éveils (environnement bruyant, apnées du sommeil),
- réduction du stress, traitement de l’anxiété,
- hypnose ou thérapies cognitives et comportementales,
- dans certains cas, traitements médicamenteux (benzodiazépines comme le clonazepam, anti-épileptiques comme la gabapentine).
Consulter aux HCL
- Service de médecine du sommeil et des maladies respiratoires (Hôpital de la Croix-Rousse)
- Troubles du comportement en sommeil paradoxal (TCSP) - Fiche santé
- Apnée du sommeil ou syndrome d'apnées–hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) - Fiche santé
- Narcolepsie de type 1 et de type 2 - Fiche santé
- Hypersomnie idiopathique - Fiche santé
- Soins et spécialités - Rubrique