Radiochirurgie stéréotaxique intracrânienne par Gamma Knife

Résumé
Technologie de pointe dédiée à la neuro-radiochirurgie, le Gamma Knife utilise les rayons gamma pour délivrer une très forte dose de rayons dans des régions ultra localisées du cerveau, tout en épargnant les régions sensibles en périphérie.

Qu’est-ce que la radiochirurgie stéréotaxique intracrânienne par Gamma Knife ?

La radiochirurgie stéréotaxique intracrânienne est une radiothérapie de haute précision, développée pour traiter les tumeurs intracrâniennes de petite taille (moins de 3 cm), bénignes (telles que les méningiomes, les neurinomes, les tumeurs hypophysaires), malignes (métastases cérébrales…), des pathologies fonctionnelles spécifiques du cerveau pour traiter (certaines douleurs ou mouvements anormaux tels les tremblements) ; ou des malformations vasculaires (malformation artério-veineuses, cavernomes).

Les pathologies prises en charge par le Gamma Knife

Installé au sein du centre d’oncologie radiothérapie et de neuro-radiochirurgie, l’unité de neuro-radiochirurgie Gamma Knife assure le traitement de toutes sortes de pathologies intracrâniennes en une seule séance ou plusieurs séances (traitement radiothérapie hypo fractionnée) de lésions de petite taille.

  • Les métastases cérébrales : iI peut s’agir de métastases unique ou multiples. Ce traitement est efficace même en cas de tumeur habituellement radio résistante. La précision de traitement permet d’épargner le tissu cérébral sain et de traiter de nouveau en cas d’apparition de nouvelle métastase.
  • Les méningiomes : il s’agit d’une tumeur bénigne des méninges qui peut être traitée en dose unique lorsqu’il existe une petite lésion difficilement accessible en chirurgie ou un résidu post opératoire.
  • Les schwannommes vestibulaires (neurinome de l’acoustique) : il s’agit d’une tumeur bénigne du nerf de l’audition. Le traitement se fait en une seule séance, ce qui permet un contrôle du volume de la tumeur avec des risques très faibles sur la motricité et la sensibilité du visage. La possibilité de préservation de l’audition est à discuter au cas par cas avec le médecin.

>> Voir aussi Service de Neurochirurgie crânienne générale, tumorale et vasculaire

  • Les névralgies du trijumeau : il s’agit de douleurs à type de décharges électriques dans la moitié du visage. La radiochirurgie est parfois proposée, comme une alternative aux traitements médicamenteux, ou à la chirurgie (décompression vasculaire microchirurgicale, thermocoagulation ou microcompression par ballonnet). Le choix éclairé du traitement par le patient est réalisé après une (ou plusieurs) consultation(s) de neurochirurgie où la balance « bénéfice/risque » de chaque traitement est envisagée.

  • Le tremblement sévère : dans certaines formes de « tremblement essentiel » ou de tremblement de la maladie de Parkinson, la radiochirurgie gamma knife peut-être proposée, comme une alternative aux médicaments ou à la chirurgie d’implantation d’électrodes de stimulation cérébrale profonde.

>> Voir aussi service de neurochirurgie fonctionnelle, de la moëlle et des nerfs périphériques

  • Les malformations vasculaires : elles comprennent les malformations artério-veineuses et les fistules artério-veineuses. Il existe une communication directe entre une artère et une veine qui peut être responsable d'un saignement ou de crises d'épilepsie. La radiochirurgie seule ou en association avec d'autres techniques (chirurgie ou embolisation) peut contribuer à une occlusion progressive (en plus de 3 ans) des vaisseaux anormaux. Elle est principalement réservée à des malformations de petite taille en zone fonctionnelle.
  • Les cavernomes (angiomes caverneux) : il s'agit d'une malformation vasculaire à bas débit qui peut se révéler par un saignement, une crise d'épilepsie ou un déficit neurologique progressif. La radiochirurgie peut être indiquée dans des situations spécifiques lorsque la chirurgie est associée à un risque majeur de complications (cavernome situé dans une zone profonde du cerveau ou en zone fonctionnelle, dont l’exérèse chirurgicale pourrait entraîner un déficit neurologique important).

>> Voir aussi Service de Neurochirurgie crânienne générale, tumorale et vasculaire.

Comment se déroule le traitement ?

1. La prise en charge

La réalisation du traitement nécessite une courte hospitalisation de la veille jusqu’au lendemain du traitement. L’hospitalisation se déroule à l’hôpital Pierre Wertheimer accolé au bâtiment et accessible via une galerie.
Le Gamma Knife est un traitement de haute précision ; la tête doit en ce sens être immobilisée durant l’irradiation. Elle s’obtient par la pose d’un cadre rigide, appelé cadre de stéréotaxie, fixé à la boîte crânienne, sous anesthésie locale par le neurochirurgien, le matin de l’intervention.

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Prise en charge d'une patiente pour un traitement de radiochirurgie par Gamma-Knife

 2. Les examens radiologiques

Une fois le cadre en place, vous êtes accompagné en radiologie pour y réaliser une IRM et un scanner avec injection intraveineuse pour améliorer la qualité de l’imagerie. A cette étape, le neurochirurgien et l’oncologue radiothérapeute préparent votre traitement à l’aide d’un logiciel spécifique. Vous êtes ensuite installé dans un espace d’attente ou dans votre chambre en attendant votre traitement.

3. La neuro-radiochirurgie par Gamma Knife

La durée de l’intervention varie de 30 minutes à 3h avec une moyenne autour de 90 minutes, selon la nature, la taille et le nombre de lésions. Installé sur la table de traitement et tout au long du traitement, vous pouvez communiquer avec l’équipe grâce à un micro et des haut-parleurs. Un système de caméra permet par ailleurs à l’équipe médicale de veiller sur vous tout au long de l’intervention.

4. La fin du traitement

Une fois le traitement terminé, le cadre de stéréotaxie est déposé et vous êtes accompagné dans votre chambre d’hospitalisation. Le lendemain, vous êtes en mesure de sortir. En dehors de consignes spécifiques, il n’y a pas de restriction d’activité après la sortie d’hospitalisation.

Quels sont les avantages du traitement ?

  • Pas d’anesthésie générale
  • Approche moins invasive (pas d’ouverture du crâne)
  • Très grande précision du traitement (inférieure au millimètre) qui concentre la dose de rayons sur la lésion en préservant les tissus sains avoisinants
  • Diminution des risques de complications, habituellement associées tant à la chirurgie, qu’à l’anesthésie prolongée
  • Intervention et hospitalisation de courtes durées

Quels sont les potentiels effets secondaires du traitement ?

Les effets secondaires peuvent varier en fonction de la pathologie traitée et de la localisation intracérébrale :

  • Maux de tête lors de la dépose du cadre stéréotaxique dans les suites immédiates du traitement. La prise d’antalgiques permet de soulager la douleur.

Effets immédiats :

  • Œdème cérébral pouvant entrainer des céphalées, nausées et vomissements, des signes neurologiques, une crise d’épilepsie.
  • Alopécie (chute des cheveux) et dermite (rougeur cutanée) circonscrite
  • Fatigue

Effets tardifs pouvant survenir plusieurs mois à plusieurs années après le traitement :

  • Radionécrose (réaction inflammatoire de la zone de tissu cérébral irradié)
  • Anomalies endocriniennes
  • Dysfonction des nerfs crâniens
  • Très rarement : accident vasculaire cérébral (AVC), un déficit neurologique, des troubles visuels ou une sécheresse oculaire

Comment se déroule le suivi post-opératoire ?

Un suivi clinique et radiologique est systématiquement mis en place pour suivre d’éventuels effets secondaires et évaluer les résultats du traitement radiochirurgical. Il est assuré par le neurochirurgien et/ou l’oncologue radiothérapeute référent avec un rythme de surveillance en fonction de la pathologie traitée. 

Dernière mise à jour le : lun 20/11/2023 - 17:47