Bronchiolite
La bronchiolite : qu'est-ce que c'est ?
La bronchiolite est une infection virale touchant les nourrissons et les enfants de moins de 2 ans. Les virus responsables sont également présents chez l’enfant plus grand et chez l'adulte.
Elle entraîne une toux sèche, une obstruction nasale ainsi qu’une gêne respiratoire d’intensité variable qui se traduit par une respiration rapide et sifflante. Les premiers jours nécessitent une surveillance car les symptômes peuvent évoluer. Ensuite, la respiration s'améliore progressivement sans qu’il soit possible d’accélérer cette évolution. En effet, comme la plupart des maladies virales, il n’existe pas de traitement spécifique et le seul traitement est celui des symptômes (désobstruction nasale et traitement de la fièvre).
Sauf en cas de forme grave dont l’évolution peut parfois être plus longue, un épisode de bronchiolite dure environ une semaine.
Comment se transmet la bronchiolite ?
La bronchiolite est une maladie contagieuse dont le virus se transmet soit par contact direct avec une personne porteuse du virus (le « réservoir » du virus est constitué essentiellement par les enfants fréquentant les collectivités) soit par l’intermédiaire des sécrétions respiratoires émises lors de la toux, des pleurs et des éternuements. Une transmission indirecte par les objets souillés est également possible.
Peut-on la prévenir ?
Pour les nouveau-nés et nourrissons
Un traitement préventif est désormais disponible depuis le 2023. Ce n’est pas un vaccin mais une injection d’un anticorps monoclonal (nirsévimab ou Beyforus®) capable de neutraliser le VRS, principal virus de la bronchiolite. Son efficacité est démontrée pour diminuer de 80 % les hospitalisations et les formes graves. L’injection se pratique en intramusculaire au niveau de la cuisse et peut être un peu douloureuse. Les inconvénients sont mineurs. Une petite boule ou rougeur peut apparaitre au point d’injection, parfois un peu de fièvre, sans gravité.
Il n’y a pas d’effets indésirables graves rapportés, ni de contre-indications sauf si maladie grave de la coagulation du sang. L’injection peut se faire dès la naissance (age recommandé) mais également être « rattrapée »en même temps que le vaccin des 2 mois par exemple.
Cette injection est fortement recommandée dès la naissance et sera proposée à la maternité. Prise en charge par la sécurité sociale et les mutuelles mais non obligatoire, elle peut être prescrite par le médecin traitant ou une sage-femme. Le nirsévimab est disponible en pharmacie de ville.
Pour les femmes enceintes
Depuis cette année, la prévention des infections à VRS peut s’anticiper dès la grossesse : un vaccin (Abrysvo) est disponible pour immuniser la maman, ce qui permet de transmettre les anticorps à son bébé via le placenta puis le lait maternel. Ce vaccin est disponible en ville et à l’hôpital et est pris en charge par la sécurité sociale.
La Haute Autorité de Santé ainsi que les médecins pédiatres, obstétriciens et les sages-femmes recommandent le vaccin au dernier trimestre de grossesse. La vaccination de la femme enceinte contre ce virus s’ajoute aux autres vaccins recommandés durant la grossesse pour protéger la maman et le bébé à naitre (vaccin coqueluche, grippe et Covid).
Lorsque la femme enceinte a pu bénéficier du vaccin anti VRS, on considère que son bébé est protégé et il n’y a pas besoin de lui administrer le Nirsevimab. Le choix est laissé aux parents durant la grossesse, soit de réaliser le vaccin chez la femme, soit de prévoir le Nirsevimab après la naissance chez le bébé.
Pour les frères et sœurs
Les frères et sœurs plus âgés devraient être habitués à se laver les mains (ou à les frictionner avec une solution hydroalcoolique) dès qu’ils rentrent de l’école et à éviter les « bisous » le plus possible. De même, seuls le papa et la maman d’un jeune nourrisson ne devraient être autorisés à l’embrasser. Les grands-parents, le reste de la famille et les amis devraient se contenter de l’admirer de loin !
Les mesures « barrières »
Les mesures « barrières », le port du masque, le lavage des mains et le respect de mesures de distanciation ont montré leur efficacité contre la bronchiolite lors de la pandémie de la Covid-19. Ces mesures doivent être encouragées autour des jeunes nourrissons (moins de 3-4 mois) qui sont les principaux enfants à risque de forme grave.
Quels sont les symptômes de la bronchiolite ?
- Rhume avec nez bouché et toux sèche répétée. Au cours de l’évolution, la toux peut devenir plus grasse.
- Avec ou sans fièvre
- Difficultés respiratoires (respiration plus rapide, bruyante à l’expiration) d’intensité très variable d’un enfant à l’autre. Parfois, impression « d’essoufflement » avec efforts respiratoires visibles et fatigue.
- En lien avec les difficultés respiratoires, il peut exister des difficultés alimentaires, le bébé ayant du mal à téter et à finir ses biberons.
Comment reconnaître une forme grave de la bronchiolite ?
Les signes d’une forme grave nécessitant une consultation médicale ou un appel au 15 :
- Altération importante de l’état général (bébé fatigué, sourit moins, pleure beaucoup, ne joue pas, etc.)
- Gêne alimentaire significative et diminution des rations ingérées (<50% ration habituelle sur plusieurs repas consécutifs).
- Gêne respiratoire et respiration beaucoup plus rapide que d’habitude.
- Fièvre très élevée et/ou mal tolérée.
En revanche, la persistance des symptômes plusieurs jours est normale, habituelle et n’est pas un signe de gravité.
Quels gestes adopter pour soigner la bronchiolite de son enfant ?
Rappel : le seul traitement de la bronchiolite est celui des symptômes. Il n’existe aucun médicament susceptible d’accélérer l’évolution.
- Laver et déboucher le nez fréquemment, y compris la nuit (l’obstruction nasale gène le sommeil). De même, une désobstruction nasale devrait précéder chaque repas afin de faciliter la tétée.
- Fractionner les repas (petites quantités à intervalles rapprochés) : diminuer la quantité de chaque biberon ou proposer des tétées moins longues mais proposer plus souvent. L’enfant reprend son rythme antérieur lorsqu’il va mieux.
- Bien aérer l’environnement (la chambre de l’enfant, en premier lieu).
Comment éviter la bronchiolite à son enfant ?
- Éviter la collectivité et les lieux fréquentés, en particulier pour les jeunes nourrissons (les sorties en plein air, à l’extérieur, ne posent en revanche pas de problème)
- Éviter les transports en commun
- Respecter les gestes barrières (port du masque en cas d’infection même minime, lavage des mains, y compris et surtout pour la fratrie)
- Aérer quotidiennement la chambre et les pièces à vivre
- Nettoyer régulièrement biberons, tétines, doudous, jouets...
- Ne pas fumer, même en dehors des pièces ou vit l’enfant (tabagisme passif dangereux et persistance de particules de fumée sur les vêtements)
Consulter aux HCL
- Service d'urgences et de réanimation pédiatriques (Hôpital Femme Mère Enfant)
- Service d'endocrinologie et de diabétologie pédiatriques et maladies héréditaires du métabolisme (Hôpital Femme Mère Enfant)
- Maternité de l'hôpital Lyon Sud (Hôpital Lyon Sud)
- Service de gynécologie-obstétrique (Hôpital Lyon Sud)
- Service de gynécologie-obstétrique (Hôpital de la Croix-Rousse)
- Service de gynécologie-obstétrique de l'Hôpital Femme-Mère-Enfant (Hôpital Femme Mère Enfant)
Hôpital Femme Mère Enfant
- service des urgences pédiatriques (Ne se rendre aux urgences qu’en cas de nécessité absolue.)